Il faut toute la bonne volonté de Nelson Mandela pour croire au rétablissement du Burundi, malade depuis des années de ses luttes fratricides. Il faut tout son optimisme pour croire qu’une guérison est possible. Alors, Mandela veille le malade, lui prodigue des conseils. Les Burundais doutent depuis longtemps d’arriver à un accord, de s’entendre de nouveau, immunisés contre les virus sporadiques de la paix. Guerre fratricide.
La leçon rwandaise est oubliée. 800 000 personnes ont été tuées dans ce génocide. Hutus et Tutsis en souffrent encore. Leur voisin, le Burundi, était aux premières loges pour voir l’effroyable, l’innommable. Pourtant, la guerre sans nom – raciste, car elle oppose deux ethnies, sommes nous tentés de dire- a traversé la frontière. Hutus et Tutsis en souffrent encore. Parce que les deux pays sont peuplés par ces deux ethnies. L’une majoritaire au Rwanda et l’autre au Burundi.
Il fallait toute la détermination de Nelson Mandela pour que conflit ne dégénère pas en un second génocide. Tandis que l’ONU et le reste du monde, découragés par les conflits et occupés à placer les porte-avions américains, détournent le regard de l’Afrique de l’Est et du Burundi, un pays qui n’a aucune ressource énergétique ou autre, l’ancien président sud-africain n’a pour sa part jamais ménagé ses efforts.
Les échecs répétés des accords, dernier en date celui d’Arusha, ne découragent pas le prix Nobel de la Paix. » Je suis un optimiste sur ce genre de questions. Nous avons fait beaucoup de progrès au Burundi et nous ne devons pas nous attendre à opérer une percée décisive chaque fois que nous nous mettons autour d’une table « . Essayer encore et encore de rapprocher les protagonistes. Le chemin risque d’être très long. Il faut persister. Et y croire.