Le président nigérien Mamadou Tandja, a nié ce mercredi, l’existence de problèmes politiques au Niger, affirmant que ceux qui ont pris les armes dans le Nord du pays n’ont aucune revendication politique et les a qualifiés de « groupes de trafiquants de drogue incorporés dans un réseau international ».
S’exprimant lors d’une rencontre à Niamey avec une délégation de la Ligue populaire et sociale des tribus du Grand Sahara dépêchée au Niger sur initiative du guide libyen Mouammar Kadhafi en vue de conduire une médiation de réconciliation entre les autorités du Niger et les rebelles touaregs, le président Tandja a indiqué privilégier les voies de règlements internes pour la résolution du problème d’insécurité qui sévit dans le Nord du pays.
Il a, à ce propos, rappelé que pour des problèmes similaires, le Niger avait demandé la médiation de pays extérieurs et qu’il s’est rendu compte que la présence de médiateurs étrangers « compliquait les problèmes », notamment au niveau des engagements pris par ces derniers pour le suivi et l’exécution des accords, « ce qui a créé des crises inextricables ».
Evoquant la situation actuelle, il a indiqué qu’au départ, l’Etat était confronté à 15 groupes de combattants et que grâce à des efforts internes 11 de ces groupes ont pu se réconcilier avec les autorités et chacun vaque à ses préoccupations et qu’il ne reste que 4 groupes dont celui de Agali Alambo.
Il a fait aussi état de la création d’une commission régionale de paix à Agadez composée de députés, chefs de tribus et de notables locaux qui déploieront les efforts nécessaires afin de ramener ceux qui ont pris les armes à la raison. « Nous leur tendons la main et si jamais ils déposaient les armes et venaient nous voir, l’Etat leur pardonnera et les amnistiera », a-t-il déclaré à l’adresse de groupes rebelles.
La Ligue des tribus du grand Sahara poliment éconduite
Le président Tandja a loué l’initiative du guide Mouammar Kadhafi et salué les efforts des membres de la délégation de la Ligue populaire et sociale des tribus du Grand Sahara pour leurs sentiments de solidarité avec le peuple nigérien et affirmé que son pays n’écarte pas la possibilité en cas d’échec des efforts au niveau local, de faire appel dans un avenir proche aux services de la Ligue des tribus du grand Sahara pour contribuer au règlement de cette question.
Par ailleurs, les membres de la délégation de la Ligue populaire et sociale des tribus du Grand Sahara se sont réunis mercredi dans la capitale nigérienne Niamey, avec la Commission régionale de paix à Agadez sur l’objectif de leur mission dans le pays et ont pris connaissance des moyens entrepris par la commission pour régler la crise.
Une délégation composée de chefs de tribus et notables de 15 pays arabes et africains issus du comité de la Ligue populaire et sociale des tribus du Grand Sahara est, rappelle-t-on, arrivée lundi soir à Niamey en provenance de Bamako, au Mali où elle a entamé, sous les auspices du leader libyen, du 15 au 25 mai courant, une médiation entre le gouvernement malien et les rebelles touaregs.
Amadou Toumani Touré plus compréhensif
Au cours de sa visite, la délégation a rencontré à deux reprises le président malien Amadou Toumani Touré qui l’a assurée de sa disponibilité à réaliser la paix dans le cadre de l’unité nationale et l’intégrité territoriale du pays et sur la base du protocole d’entente de Tripoli et de l’accord d’Alger.
Les membres de cette délégation ont rencontré également les autorités administratives de Gao et Kidal (Nord du Mali) ainsi que les notables et cadres de ces villes pour les informer de l’objet de leur mission et ont écouté leurs points de vue sur les moyens de régler cette question.
Ils ont rencontré aussi l’Alliance touareg démocratique pour le changement de Brahim Ag Bahanga, qui a accepté leur médiation ainsi que le principe d’un cessez-le-feu, d’un échange de prisonniers et de l’application des accords de paix précédemment signés.
On rappelle également que le guide Mouammar Kadhafi avait, le 19 mars dernier à Kampala, en Ouganda, lors de la 3ème rencontre des dirigeants de la Ligue populaire et sociale des tribus du « Grand Sahara », appelé à la création d’un mécanisme d’alerte et de suivi afin d’observer et de suivre tous les problèmes relatifs à l’espace saharien.
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