Le Président Mamadou Tandja serait sorti vainqueur du premier tour des élections présidentielles nigériennes, qui se sont déroulées ce mardi. Crédité de 40% des voix, il devra néanmoins attendre le second tour, avant, sans doute, d’être réélu. La seule inconnue concerne l’attitude de son ancien ami, Mahamane Ousmane, arrivé troisième avec près de 20% des votes.
L’opposition politique nigérienne aura son second tour. Le Président sortant Mamadou Tandja obtiendrait 40% des suffrages pour les présidentielles qui se sont déroulées mardi dernier, devant son principal opposant, le socialiste Mahamadou Issoufou, crédité de 25%. Ces résultats, basés sur 91 des 92 circonscriptions électorales du Niger, ont été annoncés par les portes parole respectifs des deux candidats. L’ancien ami de Mamadou Tandja, Mahamane Ousmane, dirigeant de la Convention démocratique et sociale (CDS), obtient pour sa part entre 17 et 20%. Le même trio qu’en 1999, lorsque le Colonel à la retraite avait été élu au second tour. Suivent Adamou Moumouni Djermakoye, de l’Alliance nigérienne pour la démocratie et le progrès (ANDP, majorité présidentielle), Hamid Algabit, du Rassemblement pour la démocratie et le progrès (RDP) et Amadou Cheffou, du Rassemblement démocratique et social (RDS), dissident du parti de M.Ousmane. Ils recueillent chacun environ 6% des voix.
Comme en 1999, la principale question sera de savoir ce que Mahamane Ousmane fera de son potentiel de voix. Il avait à l’époque appelé ses électeurs à voter pour Mamadou Tandja, mais n’a pas encore donné de mot d’ordre. Au contraire, Adamou Moumouni, trois jours avant le premier tour, et Amadou Cheffou, jeudi soir, ont fait savoir qu’ils feraient alliance avec le parti du Président sortant. Ce qui revient presque à assurer sa victoire, même sans l’apport du candidat du CDS. A moins que l’opposition ne parvienne à mobiliser les 51,75% d’abstentionnistes. Ou que les citoyens qui n’ont pas pu accéder à leurs cartes électorales ne le fassent, et ne votent pour l’opposition.
“ Cela se passe en famille ”
Selon la Commission d’observation du processus électoral (Copsen), les Organisations non gouvernementales (ONG) locales, l’Onu et la presse, le seul dysfonctionnement signalé lors du scrutin concerne la distribution des cartes électorales. Nombre d’entre elles ne sont pas parvenues à leurs destinataires et sont restées dans les bureaux de vote de Niamey et Kollo (25 km au sud de la capitale), rapporte l’Agence France presse (AFP). “ En raison de problèmes informatiques, de retards dans l’acheminement des documents ou de l’illettrisme de certains électeurs, [qui n’ont pu] reconnaître leur nom sur les listes électorales ”.
En outre, les militants des partis d’opposition sont restés éveillés toute la nuit de lundi à mardi, pour vérifier une rumeur selon laquelle de fausses cartes électorales devaient être distribuées aux sympathisants du parti au pouvoir. Sans résultat semble-t-il. Mamadou Tandja avait répété à plusieurs reprises qu’il pensait être réélu au premier tour. Ce qui a éveillé les soupçons de l’opposition, qui ne croyait pas une seconde à cette éventualité. “ Puisqu’il y a un premier et un deuxième tour, j’espère passer dès le premier ”, a simplement précisé le Président sortant, alors qu’il réalisait son devoir de citoyen.
La plupart des 1 600 observateurs nationaux et internationaux devaient rendre leurs rapports vendredi. En attendant, Michele Falavigna, le représentant du Pnud (Programme des Nations unies pour le développement), qui coordonne les observateurs internationaux sur place, a indiqué à l’AFP que les choses s’étaient bien passées dans les neuf centres de vote de la capitale où il s’était rendu. “ Cela se passe en famille, les représentants des partis se connaissent tous et discutent, code électoral en main, dès qu’il y a un problème. ” Le second tour de la présidentielle se déroulera le 4 décembre 2004, en même temps que les élections législatives.