Alors qu’il ambitionnait de devenir un agent des eaux et forêts, le jeune guinéen Mamadou Naouri Diallo a vite pris le chemin de l’aventure, après avoir échoué au baccalauréat. Arrivé au Sénégal, il a d’abord débuté comme bagagiste au marché Castors, à l’image de beaucoup de ses jeunes compatriotes guinéens, avant de se retrouver comme gérant d’un « tangana » en plein air à Khar Yalla. Il rêve désormais d’agrandir sa petite entreprise, pour devenir, un jour, un grand restaurateur. Pour cela, il espère retourner sur les bancs pour bénéficier d’une formation.
Si beaucoup de jeunes africains refusent d’exercer certains métiers sur le continent et préfèrent souvent embarquer dans des pirogues de fortune, dans l’espoir de rejoindre l’Europe, tel n’est pas le cas de Mamadou Naouri Diallo, un jeune ressortissant guinéen, qui gère un « tangana » (mini fast-food qui sert du café au lait, avec des sandwichs au choix) à Dakar et qui espère en faire un jour un restaurant digne de ce nom, à l’image de Kentucky Fried Chicken ou McDonald’s. Pour l’heure, il travaille seul, depuis deux ans, mais croit en son étoile. Trouvé le petit soir sur son lieu de travail, il a accepté de nous raconter son histoire.
« Je suis venu au Sénégal en 2017. À mon arrivée, j’ai directement rejoint mes compatriotes au marché Castors, où la plupart d’entre eux aident les gens à transporter leurs bagages, moyennant 200 à 300 FCFA. Quand j’ai vu que cette situation ne m’arrangeait pas, je me suis très vite mis à réfléchir pour trouver une solution bien meilleure afin de m’en sortir. J’étais convaincu que si je continuais avec ce boulot, je n’allais jamais m’en sortir. Un jour, je suis allé rencontrer un vendeur de « tangana » au marché. C’était un Malien et ma première remarque a été qu’il avait beaucoup de clients. Je me suis aussitôt dit ‘pourquoi ne pas faire comme lui’. J’ai alors décidé de travailler pour avoir un peu de fonds, avant de me lancer dans le projet », raconte Mamadou Naouri Diallo, qui semble se plaire dans ce qui est finalement devenu son job.
« Lorsque je suis parvenu à économiser 35 000 FCFA, je me suis installé à Khar Yalla, pour commencer ce business. C’était en 2019. C’est par la suite que j’ai choisi de m’installer sur le canal, entre les deux voies qui mènent à Liberté 6. Je me suis installé à un endroit très stratégique, point de jonction de plusieurs quartiers et il y a beaucoup de mouvements par ici, le soir. Je commence le travail à 17 heures pour finir à 2 heures du matin. Je propose des omelettes, des pommes de terre, du café au lait, du kinkéliba, du café Touba et même du thé… Dieu merci, je commence à avoir une clientèle fidèle. Grâce à ce travail, je parviens à nourrir ma petite famille et envoie souvent de l’argent aux parents en Guinée », se réjouit-il.
Mamadou Naouri Diallo a également fait savoir que la place qu’il occupe actuellement n’était pas en location, mais qu’il s’acquitte, chaque jour, de la taxe municipale de 100 FCFA. Toutefois, il rêve grand et voudrait un jour voir son entreprise prospérer. « J’ai intégré ce business, sachant qu’il n’y a pas de sot métier. Je travaille seul, mais j’espère agrandir ma petite entreprise et devenir un grand restaurateur, connu partout à travers le monde entier. Monter une entreprise et recruter des employés, voilà mon ambition. J’espère aussi bénéficier d’une formation qui m’aidera à bien gérer cette entreprise que je mettrai en place », a-t-il conclu, appelant les jeunes africains à entreprendre sur le continent.