Au Mali comme un peu partout dans les autres pays du Sahel, les groupes armés s’en prennent aux forces de sécurité. Aucune négociation n’est envisageable entre les terroristes et les responsables gouvernementaux. C’est du moins la version officielle, car des tentatives discrètes de négociation dans le centre ont été enclenchées.
Depuis octobre, 150 soldats maliens ont trouvé la mort au cours d’affrontements entre les forces de sécurité et les djihadistes. Pour Adama Coulibaly, envoyé de l’association de défense des valeurs ancestrales « Faso Dambé Ton », il est important de mettre fin à cette situation. C’est dans cette optique qu’il a rencontré le leader de la katiba Macina, Amadou Koufa, également membre d’une alliance djihadiste affiliée à Al-Qaida depuis 2017.
Un désamorçage bien complexe
Il est peu probable que la situation qui prévaut actuellement puisse être résolue par la force. l’International Crisis Group (ICG) l’a d’ailleurs confirmé dans un rapport en mai dernier : « Les chances de vaincre la katiba Macina par les armes sont minces ». C’est la principale raison pour laquelle les appels au dialogue sont multipliés par les leaders religieux et les acteurs de la société civile.
Depuis 2015, plusieurs rencontres indirectes et non officielles ont lieu entre les djihadistes et l’Etat malien pour aboutir à une sortie de crise. Comme l’a confié Adama Coulibaly à La Croix : « Jusqu’en 2017, l’Etat ne voulait pas entendre parler de discussions. Finalement, à l’issue d’une large réunion au ministère de la Réconciliation, les tractations pour rencontrer Koufa ont pu aboutir ». D’autres initiatives sont également allées dans ce sens, en vue de négocier un retour au calme par rapport à la situation qui prévaut au Mali.