À l’Union africaine (UA), la situation au Mali inquiète. C’est du moins ce que déclare, ce samedi, le président de la Commission de l’UA dans un communiqué rendu public.
À Addis-Abeba, l’inquiétude est montée d’un cran à la suite de la publication, le 10 avril 2024, d’un décret par les autorités maliennes interdisant jusqu’à nouvel ordre toute activité des partis politiques ou associations citoyennes. Dans un communiqué sorti ce samedi, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, exprime sa « grande préoccupation » après la publication du décret n° 0230 au Mali. Pour le responsable de l’UA, cette suspension « est de nature à entraver la mise en œuvre d’un processus de transition inclusive dans le pays ».
« Achever le processus de transition »
Dans son communiqué, Moussa Faki Mahamat rappelle aux autorités de transition maliennes « le droit à la participation citoyenne, religieuse et politique, comme droit fondamental ». Pour lui, Assimi Goïta et ses hommes devraient reconsidérer leur décision et surtout « travailler à une feuille de route visant à achever le processus de transition en cours ». Un processus de transition désormais sans calendrier fixe. En effet, selon le calendrier initial, les autorités maliennes actuelles devraient organiser les élections depuis le mois de février dernier et céder le pouvoir au plus tard le 26 mars. Toutes ces échéances sont passées sans que le scrutin ne soit organisé. Mieux, au lendemain de la publication du décret portant suspension des partis politiques et associations citoyennes, le Premier ministre Choguel Maïga a fait une sortie médiatique pour dire clairement que tant que le pays ne sera pas stabilisé, il n’y aura pas d’élections.
En proie à une grave crise sécuritaire en lien avec la montée du djihadisme, depuis 2012, le Mali a basculé, en 2020, dans un régime militaire à la suite du renversement du Président Ibrahim Boubacar Keïta, en août 2020.