Mali : Soumaïla Cissé et Sophie Pétronin lèvent un coin de voile sur leurs conditions de détention


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Libérés hier, au Mali, Soumaïla Cissé et Sophie Pétronin ont confié leurs impressions à la presse. Retour sur leurs premiers mots.

L’attente a été longue, mais l’arrivée est heureuse. Hier soir, le dernier otage français dans le monde, Sophie Pétronin, kidnappée à Gao depuis 2016, a été libérée aux côtés de l’ex- leader de l’opposition malienne, Soumaïla Cissé, tombé aux mains des djihadistes, en pleine campagne pour les législatives, le 25 mars dernier à Tombouctou. 

Les ex-otages ont, à leur descente à Bamako, confié leurs premières impressions à la presse.
« Je suis très heureux d’être ici pour le Mali, pour ma famille. J’ai passé six mois dans les conditions les plus difficiles, dans le climat le plus austère, des conditions de vie très dures, comme vous le savez, dans le grand Sahara, dans un isolement presque permanent, dans ces régions », a déclaré Soumaïla Cissé.

Puis, place aux remerciements : « Mais l’objectif d’aujourd’hui est de vous dire merci. Pour remercier les nouvelles autorités maliennes, elles ont changé pendant mon absence. Le Président et le Vice-président ont été investis le 25 septembre. Le 26 septembre, je suis allé faire une vidéo à la demande de mes ravisseurs pour donner signe de vie. Cela signifie que le Président a été efficace », a laissé entendre l’ancien président de la Commission de l’UEMOA et candidat malheureux à la dernière élection présidentielle, qui décerne ainsi un satisfécit à la nouvelle équipe dirigeante malienne.

De son côté, Sophie Pétronin manifeste toujours un attachement pour le Mali. « Je vais aller en France, en Suisse et après je vais revenir voir un peu ce qui se passe ici », a-t-elle confié, avant de poursuivre : « J’ai pris l’engagement pour les enfants, ça fait presque quatre ans que je n’ai pas vu comment se déroulent les programmes (…) Il faut quand même que j’aille jeter un œil et les saluer parce que j’ai pris cet engagement. Si vous prenez un engagement, allez au bout de votre engagement, sinon vous aurez perdu votre raison d’être sur cette terre », faisant allusion à ses actions humanitaires.

Au sujet de ses conditions de détention, Sophie Pétronin affirme : « (…) j’ai transformé la détention, si on peut dire, en retraite spirituelle (…) J’étais dans l’acceptation de ce qui m’arrivait et j’ai pas résisté, et puis voilà je m’en suis sortie ».
Tout « se passait bien, l’air était sain, bon (…) Je me suis accrochée, j’ai tenu, j’ai beaucoup prié parce que j’avais beaucoup de temps, je me suis promenée, j’ai bien mangé, j’ai bien bu, de l’eau fraîche hein ! », a déclaré le dernier otage français dans le monde.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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