Pour exprimer leur indignation contre la traite des migrants noirs en Libye, un collectif composé d’organisation de la société civile et de partis politiques a organisé lundi dernier un sit-in devant l’ambassade de la Libye à Bamako.
« A bas l’esclave, à bas la Libye », scandaient les manifestants. Sur les banderoles, l’on pouvait lire : « Non à l’esclavage. L’homme noir n’est pas une valeur marchande. » L’initiateur du sit-in, le président du mouvement « On a tous compris, Wati sera », Mamedi Dramé, a fait le point de la situation des migrants noirs en Libye. « Aujourd’hui, les migrants vivent l’une des périodes les plus chaotiques sur le territoire libyen. Ils sont vendus, maltraités et délaissés par tout le monde », a-t-il regretté.
Mamedi Dramé, cité par nos confrères du site maliweb.net a ajouté : « On invite le gouvernement du Mali à prendre en toute urgence des mesures pour arrêter cette barbarie d’un autre siècle. Nous exigeons que des mesures idoines et réfléchies soient prises afin que de tel scénario ne se reproduise plus. »
Les manifestants ont invité les Nations Unies et toute la communauté internationale à prendre des mesures nécessaires pour le respect des instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l’Homme en Libye. Selon eux, l’union africaine doit prendre des mesures concrètes et immédiates pour faire cesser les traitements inhumains des migrants, non seulement en Libye mais aussi sur tout le continent africain et ailleurs.
Ils ont exigé aussi et surtout la libération immédiate des migrants qui ont été vendus, les mettre dans leurs droits et punir les individus qui pratiquent « ces actes ignobles ».
Lors d’une conférence de presse le 18 novembre dernier à Bamako, l’artiste Tiken Jah Fakoly, a fait savoir que l’heure n’est plus au discours car toute l’Afrique est humiliée par ce marchandage des migrants africains. Il s’est dit choqué par l’inaction des dirigeants africains qui ne se limite qu’au discours. « Ce sont ces mêmes occidentaux qui financent le blocage de nos frères africains en Libye. » L’artiste reggae man croit dur comme fer qu’une mobilisation de la jeunesse africaine dans toutes les capitales africaines pourrait changer quelque chose à ces pratiques inhumaines. Pour clore ses propos, Tiken Jah Fakoly dira selon notre source, « Il faut que les dirigeants de l’Afrique se rendent en Libye, il faut qu’ils arrêtent de parler devant les écrans. J’appelle les jeunes africains à rester chez eux avant que la Libye soit stable même s’ils ont le droit de s’y rendre. Il faut continuer à traquer ceux qui ont détruit la Libye. Nicolas Sarkozy a créé la tuerie sur le sol Libyen ».