Le capitaine Amadou Sanogo, auteur du coup d’Etat contre Amadou Toumané Touré, a démandé pardon pour son geste lors d’une cérémonie ce mercredi entre factions de Bérets verts, qui lui sont fidèles et bérets rouge, fidèles au président déchu.
Un véritable coup de théâtre. Alors que jusqu’ici il avait toujours affirmé avoir mené le coup d’Etat contre Amadou Toumani Touré pour de bonnes raisons, le capitaine Amadou Sanogo contre toute attente a demandé pardon au peuple malien. Une repentance qui a eu lieu mercredi à l’occasion d’une cérémonie de réconciliation entre factions de bérets verts, partisans du putsh et bérets rouge, fidèles à l’ancien président malien, a annoncé le porte-parole de l’armée, le lieutenant-colonel Souleymane Maïga, présent à la cérémonie.
Selon un proche collaborateur de l’ancien président Moussa Traoré, «les bérets rouges et les bérets verts, se sont donnés l’accolade et le président malien a annoncé la libération de tous les militaires arrêtés dans le cadre des différends.»
A quand la réconciliation?
Pour autant la réconciliation entre bérets verts et bérets rouges est-elle réellement effective? La hache de guerre entre les deux factions rivales est-elle entérinée? Rien n’est moins sûr. Soldats combattants pour le même pays, les tensions ont été très vives entre les deux frères d’armes après la chute d’ATT. Des ONG comme Human Rights Watch avaient accusé les bérets verts d’avoir commis des exactions et arrestations arbitraires à l’encontre des bérets rouges. Les putchistes sont aussi accusés d’exécutions sommaires et d’avoir commis des actes de tortures à leur encontre.
On se souvient encore des manifestations des femmes des bérets rouge qui s’étaient mobilisées pour exiger leur libération. Nombreux d’entre eux sont portés disparus. Même si le capitaine Sanogo a dressé un drapeau blanc en guise de paix entre les deux factions la méfiance de chacune vis-à-vis de l’autre persiste. Ainsi que les rancoeurs des familles de ceux qui ont été exécutés ou portés disparus. Un climat pour le moment loin d’être favorable à la réconciliation que le capitaine Sanogo est censé mettre en marche. Lui, l’auteur du putsch qui a contribué à la division des deux frères d’armes…