Au moins trois personnes ont été tuées à Gao lors d’une manifestation contre les groupes armés qui occupent la ville. Les protestataires sont descendus dans la rue pour exprimer leur colère suite à la mort d’un élu local abattu lundi.
Les habitants de Gao sont en colère. Et ils ont tenu à l’exprimer. Des centaines de jeunes ont manifesté mardi, réclamant le départ des groupes armés qui occupent leur ville depuis mars. Au moins trois personnes ont été tuées par balle lors de la marche. On dénombre également plusieurs blessés. Selon certains protestataires, ils auraient été tués par des rebelles du mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). « C’est grave ! Les rebelles du MNLA tirent sur nous parce que nous marchons, a affirmé un témoin sous couvert de l’anonymat », rapporte Maliweb.
Manifestation provoqué par la mort d’un élu local
Les manifestants sont descendus dans la rue suite à la mort d’Idrissa Oumarou, enseignant et élu local. Il a été abattu lundi par des inconnus à moto, alors qu’il tentait de regagner son domicile, selon RFI. Pour le moment, on ignore s’il s’agit des membres du MNLA où du groupe islamiste Ançar Dine qui occupent le nord-Mali. Idrissa Oumarou était très apprécié par la population. Il était membre de l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma), formation politique du président par intérim Dioncounda Traoré.
« Nous ne voulons plus des gens du MNLA »
La contestation est de plus en plus vive contre Le MNLA. « Nous ne voulons plus des gens du MNLA, ni du Mujao chez nous à Gao. Il faut que l’armée malienne vienne rapidement pour nous aider à chasser les bandits armés », a déclaré Moustapha Maïga, un élu d’une localité proche de Gao.
Ce n’est pas la première fois que les habitants de la ville se soulèvent pour réclamer le départ des groupes armés. En mai dernier, ils ont manifesté contre les islamistes en particulier. Ces derniers, qui souhaitent instaurer la charia dans tout le Mali, avaient empêché des jeunes de jouer au football, d’écouter la radio, ou encore de regarder la télévision, provoquant la colère de la population. Plusieurs personnes ont déjà fait les frais de l’application de la charia. A Tombouctou, un couple a reçu la semaine dernière 100 coups de fouet pour avoir fait un enfant hors mariage.
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