Une réunion s’est tenue, mardi à Ouagadougou, entre les autorités maliennes, Ansar Dine et le MNLA. Au cours de cette rencontre, les trois parties auraient convenu « d’observer une cessation des hostilités (et) ont reconnu la nécessité de créer un cadre de dialogue intermalien inclusif ». Alors que les armes maliennes, bloquées depuis quatre mois à Conakry en Guinée, sont arrivées hier à Bamako. Depuis les déclarations de Ban Ki-moon sur les conséquences graves d’un conflit au Nord-Mali, le Mali assure ses arrières en cas de volte-face de l’ONU.
Le Mali prépare-t-il la guerre en catimini ? Les autorités maliennes attendent toujours l’aval de l’ONU pour intervenir militairement au Nord-Mali pour y déloger les islamistes, pour certains affiliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui contrôlent la zone depuis huit mois. Une réunion s’est tenue, mardi à Ouagadougou, entre les autorités maliennes, Ansar Dine (groupe de Touaregs pro-charia, la loi islamique) et le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).
Au cours de cette rencontre, les trois parties auraient convenu « d’observer une cessation des hostilités (et) ont reconnu la nécessité de créer un cadre de dialogue intermalien inclusif », rapporte JeuneAfrique.com. A retenir de ces pourparlers, notamment ces « principes » majeurs : « respect de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale du Mali », « rejet de toute forme d’extrémisme et de terrorisme » et « respect des droits de l’Homme, de la dignité humaine, des libertés fondamentales et religieuses ».
La guerre, toujours d’actualité ?
Doit-on, alors, parler d’acte de paix ? Rien n’est moins sûr. D’autant que le Mali a reçu, mardi, ses armes bloquées depuis quatre mois à Conakry, la capitale de la Guinée. « Essentiellement une vingtaine de blindés légers », précise RFI.
Le Mali prépare sa logistique au cas où l’ONU donnerait son aval pour une intervention au Nord-Mali. Ce qui n’est pas, forcément, acquis d’avance. Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies, a lui-même, mercredi 28 novembre, tiré la sonnette d’alarme sur les risques de ce conflit, appelant à la prudence.
« Je suis tout à fait conscient que si une intervention militaire dans le Nord n’est pas bien conçue et exécutée, elle pourrait aggraver une situation humanitaire déjà extrêmement fragile et entraîner aussi de graves violations des droits de l’Homme », a écrit Ban Ki-moon dans un rapport adressé au Conseil de sécurité de l’ONU. « Elle pourrait aussi risquer de ruiner toute chance d’une solution politique négociée à cette crise, qui reste le meilleur espoir d’assurer la stabilité à long terme au Mali », a-t-il renchéri.
Si l’hypothèse d’une intervention militaire l’emporte, il faudra de toute façon au moins six mois à l’armée malienne pour remettre d’aplomb ses troupes, selon les spécialistes. Et, une guerre n’est pas prête d’être déclarée avant septembre 2013. Au contraire, pour que le scénario de paix devienne réalité, Ansar Dine et le MNLA revendiquent toujours l’autonomie de l’Azawad. Vaste question…