Au Mali, le colonel Goïta a disparu. Aucune information sur l’ancien directeur de la sécurité d’État malien. Jusque-là détenu au Camp 1 de la gendarmerie de Bamako, le gradé de l’armée malienne s’est volatilisé dans la nature.
Cela fait plus de dix jours que le colonel Kassoum Goïta, ancien directeur de la sécurité d’État malien, a disparu. Aucune information sur ce qu’il est devenu. Selon ses avocats, le gradé « a fait l’objet d’un enlèvement de sa cellule de détention par des éléments étrangers au système judiciaire ».
Kassoum Goïta déjà enlevé en 2021
Les robes noires ont précisé que dans la nuit du jeudi au vendredi 31 mai, il y a eu un « déplacement nocturne et non-officiel, à l’insu du procureur général ». Aucune explication n’a été fournie pour justifier ce départ inopiné. Le colonel Kassoum Goïta avait déjà été enlevé à l’automne 2021 par les services maliens de renseignement.
Cet enlèvement avait eu lieu en même temps que celui de Kalilou Doumbia, ancien secrétaire général de la Présidence malienne. Par ailleurs, quatre autres personnalités ont été enlevées. Ils étaient tous accusés de tentative de coup d’État. Et tous clament leur innocence. Les six hommes avaient passé deux mois dans les prisons secrètes de la sécurité d’État.
« Garantir l’intégrité des détenus »
Au cours de cette détention, les hommes auraient fait l’objet de violentes tortures. Des scènes documentées par Human Rights Watch. D’ailleurs, leurs avocats avaient porté plainte pour « associations de malfaiteurs, torture et vol » contre le colonel Modibo Koné, actuel directeur de la sécurité d’État. Ce dernier fait partie des cinq militaires auteurs du coup d’État d’août 2020.
Alors que les six prévenus réclament une date pour leur jugement, voilà que l’un d’eux a été enlevé. Ce qui a déclenché un tollé au Mali où les autorités sont souvent accusées d’exactions. Les avocats des détenus rappellent aux autorités judiciaires « leur devoir de garantir l’intégrité des détenus ». Ils demandent « aux plus hautes autorités politiques » d’assurer « le respect de la séparation des pouvoirs ».