Mali : quatre morts dans des violences entre Touaregs et Noirs à Kidal


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A neuf jours de la Présidentielle au Mali, une personne a été tuée à Kidal dans des affrontements survenues jeudi entre Touaregs et populations noires, selon un responsable militaire des forces africaines. Bamako quant à lui, parle de quatre morts.

Déjà des morts à Kidal depuis que l’armée malienne a pénétré dans la localité, fief des Touaregs. A neuf jours de la Présidentielle malienne, des affrontements survenus jeudi soir, dans le centre de la ville entre populations noires et Touaregs, ont fait un mort, selon un responsable militaire africain, rapportent les médias locaux. « Il y a eu des coups de feu entre un groupe de Touaregs accusés d’être du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ou proches du MNLA, et des populations noires », a déclaré cette source militaire africaine de la force de l’Onu au Mali, (Minusma). Selon lui, plusieurs personnes se seraient « réfugiées au camp militaire de Kidal ».

Tout aurait commencé suite à «une rumeur selon laquelle un renfort de l’armée malienne» était arrivé à Kidal. Elle a « vite fait le tour de la ville, certains affirmant avoir entendu des civils scander « Vive l’armée », « Vive le Mali », d’autres répliquant « Vive l’Azawad » (nom donné au nord malien aux Touaregs) ». Des informations confirmées par les proches du gouverneur de la ville, selon des sources militaires et administratives. Un des proches de ce dernier, le colonel Adama Kamissoko, a confirmé « la mort d’un civil après des violences. Il y a eu effectivement des coups de feu entendus. Il y a eu aussi un mort. Des boutiques de personnes originaires de Gao notamment, ont été saccagées » et « des dizaines de civils ont trouvé refuge au camp militaire ».

Quatre morts selon Bamako

La version de Bamako est tout autre. Selon le ministre de la Défense, le colonel Diaran Koné, qui s’est confié à l’AFP, il y a eu « au moins quatre morts et beaucoup de blessés ». Selon lui, « des éléments du MNLA, sous la conduite de Moussa Yatara, déserteur de l’armée malienne, ont ciblé les maisons et les populations favorables » à l’unité du Mali. Mais ces informations n’ont pour le moment été confirmées par aucune autre source.

Kidal a longtemps été l’un des principaux points de discorde qui oppose Bamako au MNLA. Après la libération des principales villes du nord, occupées par des groupes armés, suite à l’intervention des militaires français, tchadiens et nigériens, l’armée malienne a été autorisée à reprendre le contrôle de toutes les localités de la région sauf celles de Kidal. La rébellion a en effet refusé qu’elle foule le sol de la ville qu’elle contrôle, l’accusant d’avoir mené des exactions notamment contre des Touaregs dans le nord-Mali. Finalement, Bamako et la rébellion signeront un accord à Ouagadougou, autorisant les soldats maliens à pénétrer dans la localité. Seulement, malgré leur arrivée, les tensions ne se sont pas estompées entre les deux parties. Ce qui montre bien que la hache de guerre est loin d’être enterrée.

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