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Le retour de l’Imam Mahmoud Dicko au Mali, prévu ce vendredi, a été reporté face à un imposant déploiement sécuritaire à Bamako. Cette décision met en lumière les tensions politiques croissantes et le rôle central de l’Imam dans le débat public malien.
L’attente du retour de l’Imam Mahmoud Dicko a été brusquement interrompue. Initialement prévu ce vendredi, son retour au Mali a été ajourné face à un impressionnant déploiement des forces de sécurité à Bamako. Ce report révèle les tensions politiques croissantes dans le pays et met en évidence la place centrale de l’Imam dans le débat public malien.
Un déploiement sécuritaire massif autour de l’aéroport de Bamako
Dès la veille de son retour, un dispositif exceptionnel a été mis en place par les autorités maliennes. Plus de 1 200 agents de sécurité ont été mobilisés sous la supervision de la Direction régionale de la Police nationale, en particulier autour de l’aéroport international Président Modibo Keïta. Cette mesure visait, selon une source sécuritaire, à « prévenir tout débordement ».
Face à cette forte présence des forces de l’ordre et aux risques de confrontation, les partisans de l’Imam Mahmoud Dicko ont choisi de reporter son retour. Dans un communiqué, la Commission des soutiens de l’Imam a expliqué que cette décision était motivée par la volonté de préserver la stabilité du pays et d’éviter tout prétexte à des affrontements.
Un leader religieux devenu figure de l’opposition
L’Imam Mahmoud Dicko n’est pas un personnage anodin dans la sphère politique malienne. Figure majeure du soulèvement ayant conduit à la chute de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta en 2020, il a d’abord soutenu les militaires avant de prendre ses distances et de devenir l’une de leurs voix critiques. Depuis son installation en Algérie en décembre 2023, son retour était attendu et redouté.
Les autorités maliennes voient en lui une figure influente capable de mobiliser massivement, dans un contexte de restriction des libertés et de tensions accrues. En mars 2024, le gouvernement de transition avait déjà dissous son association de soutien, la Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko (CMAS), ce qui avait prolongé son séjour en Algérie.
Un contexte politique de plus en plus tendu
Le report du retour de l’Imam s’inscrit dans une situation politique fragilisée. L’arrestation récente de Daouda Magassa, un de ses proches, suscite déjà des tensions et une mobilisation de ses partisans réclamant sa libération.
Par ailleurs, la transition politique malienne reste dans l’incertitude. Les militaires avaient promis une transition vers un pouvoir civil au 26 mars 2024, avec des élections présidentielles prévues en février. Or, ce scrutin a été reporté à une date inconnue, prolongeant ainsi l’incertitude et renforçant les critiques à l’encontre des dirigeants actuels.