Le Mali qui était pris en otage il y environ un an par la rébellion est libéré depuis quelque temps ou presque. En effet, il semble ne rester plus que Kidal qui échappe au contrôle des forces de sécurité maliennes. D’après certains observateurs, seule la France sait exactement ce qui se passe à Kidal.
La reprise des combats entre l’armée malienne appuyée par les soldats de la MINUSMA a remis sur la table des débats la question de la sécurité à Kidal. Déjà samedi dernier, deux journalistes français, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, ont trouvé la mort dans cette localité, exécutés par un commando. Aujourd’hui, la question qui taraude les esprits est de savoir comment il se fait que Kidal soit la seule localité qui échappe au contrôle.
Lundi dernier, le Président malien Ibrahim Boubacar Keïta avait semblé pointer du doigt le mal. En marge de la cérémonie d’hommage aux deux journalistes français tués, le dirigeant malien avait, le cœur meurtri par ce drame, apparemment impuissant face à une certaine situation, donné sa position sur Kidal, à travers des aveux de taille. « (…) Dans cette ville, nos forces de sécurité sont confinées, l’arme au pied. Kidal échappe aujourd’hui à notre contrôle. Il faut que la souveraineté du Mali sur Kidal soit une réalité (…) ». Un message on ne peut plus clair d’IBK qui avait en outre ajouté : « Je veux que tout le monde prenne ses responsabilités ».
Ce message du Président malien vient conforter la thèse de certains observateurs qui laissent entendre que sur les ordres de l’opération Serval, l’armée malienne est cantonnée à un périmètre bien précis dans la localité de Kidal. Une mesure que de nombreux Maliens dénoncent, affirmant que « toutes les villes du nord-mali ont été libérées sauf Kidal, toujours contrôlées par les combattants de la rébellion touarègue ». Une position que le MNLA ne partage pas. Selon un de ses représentants contacté par Afrik.com, Kidal n’est « plus contrôlée par le MNLA depuis le mois de juillet dernier. Nous aussi, comme l’armée malienne, sommes cantonnés à un périmètre bien précis que nous ne pouvons pas dépasser ».
Une chose est cependant sûre, la ville incontrôlée est en proie à une grande insécurité, qui prend de l’ampleur. La mort des deux journalistes de RFI Ghislaine Dupont et Claude Verlon abattus froidement à Kidal en est une parfaite illustration.