Ce matin, la police des frontières a confisqué le passeport diplomatique de l’imam Mahmoud Dicko. Le célèbre imam rentrait d’un voyage de Nouakchott.
Alors qu’il rentrait d’un voyage de la capitale mauritanienne, l’imam Mahmoud Dicko s’est vu confisquer son passeport diplomatique, à l’aéroport, par la police des frontières. En confirmant l’information, son chargé de communication, N’Dounga Maïga, a précisé que les éléments de la police n’ont avancé aucune raison pour justifier la saisie du passeport encore en cours de validité. L’imam n’a pas fait l’objet de tracasseries et a pu rentrer à son domicile. Mahmoud Dicko a obtenu le passeport diplomatique sous le régime de Ibrahim Boubacar Keita, au moment où il assumait les fonctions de président du Haut conseil islamique du Mali.
La rupture avec le régime d’Assimi Goïta consommée
Après avoir un moment soutenu l’avènement au pouvoir du colonel Assimi Goïta et ses camarades, le célèbre imam est devenu très critique contre le régime de Transition. Farouchement opposé au projet de nouvelle Constitution, notamment sur la question de la laïcité de l’État, celui qui fut l’autorité morale du M5-RFP participa, vendredi dernier, au meeting de l’opposition marquant la fin de la campagne en vue du référendum de dimanche.
À cette occasion, l’imam avait appelé, de toutes ses forces, les Maliens à voter « non » au projet de nouvelle Constitution. « Au nom d’Allah ! Je suis convaincu que tout ceci prendra fin », a déclaré Mahmoud Dicko qui prédit ainsi la fin du régime de Transition. Difficile de ne pas voir un lien entre ces faits et la confiscation du passeport diplomatique du célèbre imam. Si on sait déjà que le courant ne passe plus entre le religieux et les militaires au pouvoir, l’épisode de ce jour semble démontrer que la rupture est définitive.