Un procès hautement attendu s’ouvre ce mardi au Mali. Il concerne deux affaires de corruption : l’achat d’un avion présidentiel et des contrats d’équipements militaires. Ces scandales, qui datent de 2014, ont été ajoutés de justesse au calendrier de la cour d’assises spéciale de Bamako, consacrée aux crimes économiques et financiers.
Les sommes en jeu sont colossales, dépassant les 130 milliards de francs CFA. Les enquêteurs soupçonnent des surfacturations massives et des détournements de fonds. Si certaines charges ont été abandonnées depuis la reprise de l’enquête en 2020, les accusations principales restent les mêmes : corruption, trafic d’influence, favoritisme et atteinte aux biens publics.
Plusieurs personnalités politiques et hommes d’affaires sont visées par ces poursuites. Parmi elles, l’ancien ministre de l’Industrie, Moustapha Ben Barka, et l’ancien directeur de cabinet du Président Ibrahim Boubacar Keïta, Mahamadou Camara. Certains d’entre les accusés seront jugés par contumace, car absents du territoire malien.
Dimension tragique de l’affaire de l’avion présidentiel
L’ancienne ministre de l’Économie, Bouaré Fily Sissoko, incarcérée depuis plus de trois ans, clame son innocence et réclame un procès rapide. Le décès en détention de Soumeylou Boubeye Maïga, ancien Premier ministre et ministre de la Défense à l’époque des faits, ajoute une dimension tragique à cette affaire.
Ce procès, qui devrait s’étendre sur plusieurs jours, suscite un vif intérêt au Mali. Les enjeux sont considérables : non seulement l’avenir judiciaire des accusés est en jeu, mais également la crédibilité des institutions maliennes et la lutte contre la corruption, un fléau qui gangrène le pays depuis de nombreuses années.