Le président malien va plaider en faveur d’une annulation de la dette et d’un meilleur traitement de ses compatriotes immigrés en France.
Le président de la république du Mali, M. Oumar Konaré en visite en France rencontre, mercredi 27 septembre, le Premier ministre Lionel Jospin. Ce face à face fait suite à deux entretiens, la veille, avec le président de la république Jacques Chirac et les responsables du Medef, le principal syndicat patronal français. Oumar Konaré a également tenu à visiter un foyer d’immigrés maliens à Montreuil (banlieue parisienne), où ces derniers lui ont demandé d’intervenir auprès de Paris afin que plus de foyers soient construits. » Nous participons au développement du pays » ont argué ces travailleurs immigrés qui ponctionnent une part non-négligeable de leurs revenus pour les envoyer dans leur patrie d’origine.
Le spectre de Saint-Bernard
Environ 100 000 ressortissants maliens vivent en France. En 1996, l’intervention musclée des forces de police françaises pour déloger les sans-papiers qui occupaient l’église Saint-Bernard à Paris, avait provoqué un raidissement des relations franco-maliennes. Un comité binational pour l’immigration, créé deux ans plus tard, n’a jamais vraiment fonctionné en raison des divergences entre les deux pays sur cette question.
Autres sujets évoqués : les relations bilatérales, la coopération économique avec la France, premier partenaire commercial du Mali, mais surtout la question épineuse de la dette extérieure. Celle-ci s’élève à 1, 48 milliard de francs français. La banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) ont d’ores et déjà réduit la dette multilatérale de Bamako de 3, 5 milliards de francs français. Ces fonds devraient être reversés dans des projets de développement dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’environnement.
En février dernier, Charles Josselin, ministre français de la Coopération, avait affirmé publiquement qu’il plaiderait en faveur d’une annulation de la dette malienne auprès des organismes financiers internationaux.