Mon pays va mal ! Je suis profondément révolté. Les tueries se multiplient sur notre cher continent : 53 gendarmes massacrés au Burkina Faso. Au moins 31 civils tués brûlés vifs, à Songho, dans la région de Badiangara au Mali. Des dizaines de villageois assassinés au Niger. Plusieurs gendarmes tués au Bénin. Je fais ce triste rappel de l’actualité de ces deniers jours afin d’interpeler les consciences, en particulier celles des dirigeants africains et celles des peuples africains.
Il est plus que temps de s’unir comme un seul pays, une seule entité, une seule puissance et d’avoir un objectif commun : le rétablissement de la paix civile et de la sécurité sur notre terre.
L’heure n’est plus à la simple condamnation verbale des atrocités qui se perpètrent dans nos pays chaque jour. Nous ne devons plus nous restreindre aux simples communiqués car malgré cela, les barbares continueront à gagner du terrain et à faire plus de victimes.
Où se trouve la CEDEAO au juste ? Ses dirigeants ne trouvent-ils rien à redire lorsque ces atrocités se déroulent en toute impunité ? Pourquoi ne se prononcent-ils pas sur cette situation ? Se jugent-ils impuissants ? Cette impuissance assumée les condamne.
Existe-t-il encore une union africaine ? Que faisons-nous au juste pour faire reculer ces horreurs ? De qui sont-ils les fils, ces assassins qui massacrent mères et enfants sans scrupule de conscience ? Ce sont leurs mères mêmes qu’ils déciment !
Concitoyens et concitoyennes, peuple du Mali, citoyens d’Afrique, réveillons-nous et donnons-nous la main, à notre échelle, pour lutter contre ces terroristes. Nous ne recevrons pas de témoignages de respect de la part des autres nations, tant que nous ne parviendrons pas à nous unir, à unir nos forces pour ne faire qu’un dans cette lutte…
La révolte profonde que nous devons exprimer, c’est celle que nous inspirent l’ignorance et la passivité du peuple Malien dans sa majorité. On voit des foules manifester en écoutant les balivernes d’escrocs politiciens ou d’escrocs religieux… Pourtant après un massacre aussi odieux que celui qui vient d’avoir lieu à Songho, personne ne bouge ! Comme si la mort était devenue très banale…
Or c’est pendant cette période et face à de tels actes inhumains que nous devons montrer notre union sacrée, pour soutenir nos familles dans le centre. Pourtant on ne fait jamais sortir le peuple dans la rue pour soutenir l’unité et la fraternité dans un pays dont l’existence est en péril, s’il ferme les yeux sur ce qui le déchire. Alors qu’il n’y a rien de plus urgent et de plus sacré que d’empêcher ces atrocités.
Qu’ALLAH soubhana watala, dans sa grandeur, accepte nos défunts dans son paradis.
Par Soumaïla Berthe, Secrétaire général du Mouvement pour le Progrès (MPP) Mali Nyeta Koura
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