Comme annoncé par le Président français, Emmanuel Macron, la réorganisation du dispositif militaire au Sahel est enclenchée. Kidal sera presque totalement évacuée dans une dizaine de jours.
Après les discours, place aux actes ! Ce mardi matin, en effet, la France est passée à la phase pratique du retrait de ses troupes qui ont commencé à évacuer leur base militaire de Kidal, dans le Nord du Mali. Le camp et ses infrastructures passeront sous la responsabilité de la MINUSMA qui dispose de 1 300 hommes (des Guinéens et des Tchadiens) sur place. L’information a été confirmée par le colonel Pascal Ianni, porte-parole de l’état-major qui s’exprimait en ces mots : « Le dernier convoi logistique est parti pour Gao, ce matin à 5 h 00. Un détachement de Barkhane restera sur place pour les dernières formalités administratives et logistiques ».
« Le transfert vers la MINUSMA et les forces armées maliennes sera définitif d’ici à une dizaine de jours », a ajouté le colonel Ianni qui a martelé l’existence d’une « étroite collaboration avec les autorités et l’armée » du Mali. Un détachement de soldats français restera néanmoins sur place, à Kidal pour assurer des missions de « réassurance » auprès des partenaires de la France. Pour des raisons de sécurité, l’effectif de ces hommes est tenu secret.
Avec ce retrait, c’est la réorganisation du dispositif militaire au Sahel annoncée par Emmanuel Macron, en juin dernier qui a ainsi commencé. L’objectif est de réduire progressivement les effectifs des soldats français dans cette zone : passer des 5 100 hommes de Barkhane à 2 500 – 3 000 soldats. Depuis que des informations font état de la volonté des autorités maliennes de solliciter les services du groupe russe Wagner pour faire face aux problèmes de sécurité du pays, la France est devenue frileuse.
La tension entre les deux pays s’est envenimée depuis que le Premier ministre malien, Choguel Maïga, à, du haut de la tribune des Nations Unies a accusé la France d’avoir « abandonné son pays en plein vol ». Les propos sont devenus virulents entre les responsables des deux pays qui se chargent mutuellement. Tout dernièrement, Choguel Maïga a encore fait des déclarations choc, en soutenant que « la France a créé une enclave au Mali, elle a formé et entraîné une organisation terroriste à Kidal ».