Le Tchad a accusé, vendredi, la Mission de l’ONU d’utiliser ses troupes présentes au Mali comme bouclier, après la mort de dix de ses soldats en trois semaines.
N’Djamena hausse le ton. Le Tchad n’a pas du tout apprécié ce qui se passe actuellement au Mali et l’a fait savoir. Ce pays a dénoncé, vendredi, le traitement discriminatoire réservé à ses troupes au Mali. Le gouvernement de Déby est même allé jusqu’à accuser la MINUSMA (Mission de l’ONU au Mali) d’utiliser les soldats tchadiens comme bouclier. Pourquoi donc ?
Cinq soldats tchadiens de la MINUSMA ont été tués jeudi par l’explosion d’un engin improvisé au passage de leur véhicule dans le nord du Mali. Un autre avait déjà été tué et quatre blessés par l’explosion d’une mine, le 14 septembre dernier, à Aguelhok. Cet incident survenait, selon l’AFP, moins de deux semaines après une attaque toute qui avait tué quatre Casques bleus tchadiens. Au total, dix soldats tchadiens tués en trois semaines.
Le constat est là pour le gouvernement tchadien qui regrette que son contingent continue à garder ses positions au nord Mali et ne bénéficie d’aucune relève, sans compter « les difficultés énormes pour assurer la logistique, la mobilité et l’alimentation ». « À Aguelhok, nos troupes dorment souvent dans leurs voitures », confie un officier tchadien à l’AFP. Le contingent tchadien serait utilisé comme bouclier aux autres forces de la MINUSMA, positionnées plus en retrait.
N’Djamena a donc interpellé la MINUSMA qu’il invite à un traitement juste et équitable de tous les contingents mobilisés dans cette opération au Mali, et a accordé un délai d’une semaine à l’ONU pour permettre au contingent tchadien d’accomplir convenablement sa mission.