Mali : Les sachets plastiques indésirables


Lecture 3 min.
Drapeau du Mali
Drapeau du Mali

Les jours des plastiques non biodégradables sont comptés au Mali. L’assemblée nationale en ce début d’année, a adopté un projet portant interdiction de la production, de l’importation, de la commercialisation, de la détention et de l’utilisation des granulés et des sachets plastiques.

C’est à l’unanimité que les députés maliens ont adopté la loi interdisant la production et la commercialisation des plastiques non biodégradables. Aujourd’hui, dans le commerce tous les produits et les articles sont emballés dans des sachets plastiques qui sont rejetés dans la nature très souvent après un usage unique. On assiste à une dispersion quotidienne anarchique et excessive de ces sachets dans la rue, les caniveaux, les champs et sur les arbres.

Cette prolifération engendre une importante quantité de déchets. Cette loi est donc une bonne nouvelle pour les défenseurs de l’environnement au Mali notamment l’Association malienne pour la protection de l’environnement (AMPE). Son Président Gilbert Coulibaly salue cette décision courageuse d’interdire la production, l’importation, la commercialisation, la détention et l’utilisation de granulés et de sachets plastiques.

Un danger pour l’environnement

La pollution causée par les sachets plastiques est largement visible dans les rues. Pour le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement malien Tiémoko Sangaré, l’impact des sachets plastiques se manifeste en milieu rural par la dégradation des terres de culture. Leur consommation constitue un danger pour le cheptel. Sans compter que leur brûlage engendre la production de polluants organiques persistants (dioxines et furanes) nocifs pour la santé et l’environnement. Les sachets plastiques peuvent inhiber chez les plantes vertes la photosynthèse qui est essentielle pour la production de matières organiques utiles pour tous les êtres vivants.

Selon les chiffres officiels, on estime à 3% la part du plastique dans la composition des déchets municipaux. Sur 17.089 tonnes de plastique produites ou importées, seulement 1.355 à 1.720 tonnes sont recyclées. La récupération de ces déchets et leur recyclage posent d’énormes difficultés à cause notamment de l’insuffisance de technologies appropriées. Quelques opérations de ramassage et des tentatives de valorisation ont eu des résultats mitigés au regard de la dimension du phénomène. Très peu d’usines utilisent le plastique comme matière première.

Campagne de sensibilisation

Cette loi aura peu d’impacts sur les entreprises opérant dans la fabrication et le commerce des sachets plastiques. A en croire le ministre Sangaré 95% des sachets plastiques consommés au Mali sont importés. Différents entretiens et observations ont permis d’identifier des alternatives à l’utilisation des sachets plastiques. « C’est d’un changement de comportement qu’il s’agit. Il existe des plastiques biodégradables, des sacs en tissu, en fibre, des paniers en paille, des emballages en papier ou en carton, les seaux métallique », note le ministre.

Cette loi rentre en vigueur à partir du 1er avril 2013. Le temps pour les autorités maliennes de préparer l’opinion à cette interdiction des sachets plastiques. Un cadre de concertation a été mis en place à cet effet avec comme objectif la sensibilisation des populations sur les conséquences des sachets plastiques, la promotion et la vulgarisation de matériels biodégradables et l’aide à la reconversion des opérateurs économiques fabricants et importateurs de sachets plastiques.
Harouna FOMBA à Bamako.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News