Mali : les rebelles prennent le contrôle de la base onusienne de Kidal


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Graffiti pro-Azawad à Kidal © MINUSMA / Blagoje Grujic
Graffiti pro-Azawad à Kidal © MINUSMA / Blagoje Grujic

Les soldats de l’ONU ont quitté leur base de Kidal, ce 31 octobre, sans rétrocéder les lieux à l’armée malienne. Les rebelles touaregs ont vite fait de s’emparer de cette base.

Le départ définitif des Casques bleus des Nations Unies de la ville de Kidal était prévu le 15 novembre prochain. Seulement, la mission l’ONU a quitté la ville de façon précipitée, ce mardi 31 octobre 2023. Dénonçant des violations du calendrier de rétrocession des emprises, l’armée malienne a regretté ce départ précipité.

La mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali a quitté définitivement sa base de Kidal. Un désengagement qui intervient après celui Après d’Aguelhok. « Le dernier convoi des Casques bleus a quitté Kidal par la route ce matin pour Gao », a indiqué la mission de l’ONU. Un convoi qui a toutefois été attaqué, déplore un communiqué de la MINUSMA.

Les rebelles s’emparent de la base de Kidal

Le convoi « a malheureusement fait l’objet de deux attaques à l’engin explosif improvisé sur son trajet, causant des dommages matériels », a déploré la MINUSMA. « Les conditions de départ de toutes ces bases ont été extrêmement difficiles et éprouvantes pour de nombreuses raisons, toutes complètement indépendantes de la volonté de la Mission, y compris la détérioration de la situation sécuritaire et les menaces multiples qui en découlaient pour les Casques bleus », poursuit la MINUSMA.

Selon l’ONU, la décision de ce retrait accéléré a été prise pour « préserver la vie des Casques bleus dans un environnement opérationnel particulièrement complexe ». Seulement, à peine l’ONU a quitté la base, les rebelles s’en sont emparés. Une situation que déplore l’armée malienne. Dans un communiqué, la Direction des relations publiques des armées maliennes dit regretter ce départ qui ne respecte nullement les conditions de retrait adoptées par la mission onusienne.

Menace pour la sécurité et la stabilité de Kidal.

« Nous avons appris, ce 31 octobre 2023, le retrait de la MINUSMA du camp de Kidal. Nous constatons, une fois de plus et avec beaucoup de regrets, que ce retrait n’a point fait l’objet de rétrocession de cette base aux FAMa comme stipulé dans le calendrier d’occupation des emprises MINUSMA par les FAMa », a regretté l’armée malienne, dans un communiqué. Bamako estime que cette situation de départ précipité menace la sécurité et la stabilité de la région de Kidal.

Depuis le mois de juillet, la MINUSMA a retiré du Mali près de 6 000 personnels civils et en uniforme. Ce, dans le cadre de la résolution 2690 du Conseil de sécurité des Nations Unies. La résolution oblige la MINUSMA à rétrocéder ses emprises à l’armée malienne. Le départ de Kidal marque la fermeture de la huitième base de la MINUSMA sur un total de 13.

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Une plume qui balance entre le Sénégal et le Mali, deux voisins en Afrique de l’Ouest qui ont des liens économiques étroits
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