Les populations maliennes sont encore sous le choc, plus de 24 heures après les attaques sanglantes subies par quatre villages du cercle d’Ansongo, cibles d’hommes armés, dans la nuit de dimanche à lundi.
Au Mali, c’est la consternation totale au sein des populations qui sont encore très marquées par les attaques subies, dans la nuit du dimanche au lundi dernier, par les habitants des villages de Karou, Ouatagouna, Dirga et Déoutéguef, tous situés dans le cercle d’Ansongo, au Nord-Est du pays, et non loin de la frontière avec le Niger. Des assaillants armés, à moto s’en étaient pris aux villageois, tirant sur tout ce qui bouge.
Le dernier bilan officiel fait état de 51 morts dans le rang des civils, surtout les femmes et les enfants. Le mode opératoire des assaillants fait penser à une agression de l’État islamique dans le grand Sahara (EIGS), le principal groupe qui opère dans la région.
Au lendemain des attaques, l’armée malienne et des Casques bleus ont été déployés dans la région pour procéder à un ratissage et sécuriser les lieux.
Mais tout ceci est loin de rassurer les populations dont une grande partie a fui pour se réfugier, pour certains, dans la commune voisine d’Ansongo, à Gao pour d’autres ou encore carrément au Niger voisin, pour un troisième groupe. À Bamako, c’est également l’émoi au sein de la population, surtout pour les habitants de la capitale qui ont des proches dans les villages frappés par le drame.
C’est le cas de ce Bamakois qui ne cache pas son désarroi : « Nous, on n’a pas pu communiquer avec eux. Évidemment, c’est l’inquiétude. Les gens, en pareille situation, ont toujours peur. Ce qui nous a surpris, c’est l’envergure de l’attaque, mais en réalité la zone était déjà exposée. Ça fait plusieurs années, il n’y a pas d’État et souvent, il y a des incursions. Donc ce qui s’est passé hier, c’est la preuve que c’est un no man’s land occupé par les groupes terroristes, qui font ce qu’ils veulent en réalité ».
Depuis 2012, le Mali est en proie à des assauts de groupes terroristes qui ont réussi à étendre leurs tentacules dans les pays voisins du Niger et du Burkina Faso. Le déploiement de forces internationales dans la région, depuis plusieurs années, peine à produire les résultats escomptés. La zone dite des trois frontières est particulièrement exposée. Ramener la sécurité sur tout le territoire malien demeure l’un des défis majeurs pour le gouvernement.