Dans une interview accordée à BFMTV, le commandant en chef de la Misma, le général Shehu Abdul Kadir, a confirmé qu’une opération de libération des otages était en préparation. Lors de son discours, samedi à Bamako, François Hollande a affirmé que « le moment est venu pour libérer les otages ».
Imminence d’une opération de libération des otages ? A en croire le général Shehu Abdul Kadir, qui s’est confié à BFMTV, l’opération de libération des otages serait en préparation. « Nous y travaillons, nous y travaillons. Je ne veux pas vous révéler la teneur de nos plans. On garde ça pour nous, pour l’instant. Les autorités compétentes vous préviendront », a indiqué le commandant en chef de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma).
Jean-Yves Le Drian, ministre français de la Défense, avait affirmé vendredi dernier que les troupes françaises se trouvaient non loin de l’endroit où sont détenus les sept otages français capturés il y a deux ans au Niger. D’après lui, ils seraient désormais dans les montagnes proches de Kidal, en l’occurrence dans le massif des Ifoghas, une zone aussi grande que la moitié de la France.
« Ce massif des Ifoghas est une véritable forteresse naturelle, un terrain extrêmement difficile d’accès où alternent des zones sablonneuses et des zones rocailleuses », observe Didier François, envoyé spécial d’Europe 1 au Mali . « Ce massif comprend de très nombreuses grottes dont les entrées sont cachées par un épais manteau d’épineux. Le terrain idéal pour se cacher », ajoute-t-il.
« Les otages risquent d’y laisser la vie »
« Cette zone montagneuse ce n’est certes pas loin à vol d’oiseau mais en fait, ce n’est pas si proche et c’est très immense. Il se peut qu’il y ait des grottes, c’est là où se cachent les islamistes en compagnie de leurs otages », déclare à Afrik.com Michel Galy, politologue et sociologue.
Selon nos informations, les forces françaises seraient en train de se déployer dans cette zone, pour une éventuelle action contre les jihadistes.
Selon le spécialiste du Mali, « les otages risquent malheureusement d’y laisser la vie » si tant est que l’armée française tente de les libérer. Avant de préciser : « Le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) avait proposé de négocier mais avec la rapidité de cette guerre, on ne sait pas si les négociations sont encore possibles. Toute rançon va prolonger la guerre car cette manne financière permettra aux terroristes de se réarmer ».
Le Mujao veut négocier ?
Lors de sa visite éclair, samedi au Mali, François Hollande a enjoint les islamistes de libérer les otages français : « Les ravisseurs doivent comprendre que le moment est venu de libérer les otages ».
Selon RFI, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) « a demandé une nouvelle fois l’ouverture de négociations sur la libération de l’otage français enlevé en novembre dernier à l’ouest du Mal ». Et de préciser : le Mujao « s’est déclaré prêt à engager des négociations pour la libération de l’otage français enlevé fin novembre dans l’ouest du Mali. Walid Abou Sarhaoui, porte-parole du Mujao, invite même la presse à le rejoindre ».
Après la libération de Gao et Tombouctou, l’armée française contrôle l’aéroport et tous les accès de cette région administrative du Nord-Mali. La France exhorte désormais les terroristes à libérer, sans négociation, tous ses ressortissants pris en otages.