Les rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad rejettent toujours l’accord d’Alger, réclamant la reprise des pourparlers. Sauf que Bamako ne l’entend pas de cette oreille et a annoncé mercredi que le gouvernement malien ne participera pas à de nouvelles discussions.
C’est à se demander si la hache de guerre sera pour de bon enterrée entre Bamako et les rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), composé en majorité de Touaregs. Après plusieurs mois de négociations à Alger, supervisées par les Nations Unies, Bamako a signé, le 1er mars, un accord dans la capitale algérienne. Seulement, les rebelles du MNLA n’acceptent pas cet accord qu’ils ont rejeté, réclamant une reprise des pourparlers.
Sauf que Bamako qui ne l’entend pas de cette oreille, a annoncé, ce mercredi 18 mars 2015, que le gouvernement malien ne participerait pas à de nouvelles discussions avec les insurgés touaregs sur l’avenir du nord du Mali. « Il n’est pas question que nous reprenions les discussions car cela n’aurait plus de fin », a dit le porte-parole du gouvernement malien, Choguel Kokala Maiga.
Depuis mardi en effet, le MNLA réclame la reprise des pourparlers. La veille, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui représente cinq groupes rebelles, avait estimé que l’accord d’Alger constituait une bonne base pour la poursuite des discussions mais ne répondait pas en l’état aux aspirations du peuple touareg. Le MNLA réclame l’indépendance de l’Azawad, région du nord du Mali. Mais Bamako a toujours martelé que le Mali était un et indivisible.
Pourtant, malgré les nombreuses discussions et négociations entre rebelles touaregs et le gouvernement malien, c’est bien cette question qui constitue l’épine dorsale du conflit.
L’opposition aussi rejette l’accord d’Alger
Mais il n’y a pas que les rebelles touaregs qui rejettent l’accord d’Alger. C’est aussi le cas de l’opposition malien. Selon elle, l’accord de paix inter-malien contient « des faiblesses incontestables et comporte des risques majeurs pour l’unité et la stabilité du Mali, étant donné qu’il confère des droits particuliers à certaines catégories de citoyens ». C’est en ces termes que l’opposition politique malienne a dénoncé le texte rédigé à l’issue du processus d’Alger entre le gouvernement et la coordination des mouvements armés du nord Mali, dans une déclaration publique, en début de semaine.
En tout dix partis politiques dont l’URD, la principale formation de l’opposition se sont mis d’accord pour rejeter le texte qui n’a pas été paraphé par les mouvements rebelles. Le terme « Azawad » mentionné dans l’accord comme « une réalité socioculturelle, mémorielle et symbolique » est contesté comme étant une imposture politique qui laisse la porte ouverte à un séparatisme, selon les médias locaux.
Face à ce nouveau blocage, l’opposition appelle la communauté internationale à un « esprit de clairvoyance » pour que les solutions avancées dans l’accord de paix ne constituent pas « une plus grande déstabilisation du Mali et de ses communautés ».