L’exécutif malien s’immisce dans les affaires judiciaires. Dernière preuve en date, le report du procès Amadou Haya et compagnie. La corporation des hommes de loi au Mali ne voit pas cela d’un bon œil et tire la sonnette d’alarme.
L’affaire fait couler beaucoup d’encre au Mali depuis quelques temps. Une fois de plus, le procès de l’ex-chef de la junte militaire de Kati, Amadou Haya Sanogo et ses acolytes a été reporté. Bien que le gouvernement tente de justifier la chose en évoquant des raisons d’Etat, personne n’accepte d’être dupe. D’ailleurs, les avocats d’Amadou Haya Sanogo ont tôt fait de s’engouffrer dans la brèche ainsi ouverte pour demander la libération provisoire de leurs clients. Les professionnels de la loi décrient fortement l’immixtion de l’exécutif dans les affaires judiciaires. C’est à travers un communiqué qu’ils se sont fait entendre.
Force à la loi
Les membres de la famille judiciaire au Mali sont unanimes sur ce point : l’Etat ne doit pas se mêler des affaires relatives à la justice. Le challenge actuel serait de conduire le procès à un dénouement afin que le droit soit dit et que justice soit rendue aux victimes. Chacun pourra ainsi faire son deuil et ce ne sont pas les règlements à l’amiable qui permettront cela. Pour l’heure, il urge qu’une véritable introspection soit faite pour déceler toutes les failles du système judiciaire à corriger. Bien que le blason de ce secteur soit redoré sous la houlette de Malick Coulibaly, ministre de la Justice, des efforts restent encore à faire.
La justice doit absolument s’émanciper du pouvoir exécutif, afin de jouer convenablement son rôle de régulateur social.