Des combats à l’arme lourde ont éclaté mercredi soir à Konna, dans la région de Mopti, entre l’armée malienne et les jihadistes du Nord-Mali. A la suite de cette escalade de la violence, le président malien de la transition Dioncounda Traoré appelle la France et l’ONU à l’aide. Le Conseil de sécurité des Nations unies enjoint les pays africains de déployer la force internationale, la Misma, Mission internationale de soutien au Mali. Contacté par Afrik.com, Michel Galy, politologue et sociologue, souligne que le déploiement de la force internationale « pourrait être accélérée d’autant que les islamistes sont tentés au minimum de prendre Mopti et au maximum de descendre à Bamako ».
Les islamistes ont pris la ville de Konna, dans la région de Mopti au centre du Mali, suite à des combats qui ont éclaté mercredi soir les opposant à l’armée malienne. Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni en urgence et Paris annonce sa réponse pour ce vendredi. Les Nations unies ont d’ores et déjà demandé aux pays africains le déploiement la force internationale, la Misma, Mission internationale de soutien au Mali.
Comment analyser cette soudaine escalade de la violence ? « Il s’agit peut-être d’une contagion intellectuelle des rebellions. Le M23 a voulu partir de Goma pour prendre Kinshasa, la rébellion Séléka descend à toute vitesse vers Bangui, et les jihadistes du Nord-Mali sont tentés d’aller dans le Sud », analyse pour Afrik.com Michel Galy, politologue et sociologue.
L’ONU a validé en décembre une résolution autorisant le déploiement d’une force internationale à Bamako en vue d’une intervention militaire au Nord-Mali. Jusqu’à présent le calendrier de cette guerre contre les les jihadistes affiliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) n’est pas clair. Deux dates ont été annoncés : le premier trimestre de 2013 ou alors l’automne de la même année. On peut se demander si les terroristes font de l’intimidation pour dissuader la communauté internationale de les attaquer. « Non, Mopti est à leur portée. Ils font tout pour provoquer l’intervention militaire. Ils s’imaginent que l’armée malienne ou le pouvoir de Bamako est en situation de faiblesse », déclare Michel Galy. « Ils peuvent être tentés au minimum de prendre Mopti et au maximum de descendre à Bamako, la capitale malienne ».
L’envoi des troupes de la Cedeao pourrait être accéléré
Les hostilités, entre les islamistes et l’armée malienne, ont repris depuis le début de la semaine. L’armée malienne a repoussé mardi une offensive jihadiste près de Mopti, à 600 km de Bamako. Lundi, celle-ci a procédé à des tirs de sommation contre les terroristes dans le département de Douentza. Même si l’armée malienne n’est pas structurée, est-ce que la guerre peut avoir lieu maintenant ? « L’armée malienne a reçu de l’armement en provenance de Conakry qu’elle peut faire remonter à Mopti pour stabiliser le front. En cas d’embrasement, l’aviation française -grâces à ses hélicoptères de combats- pourrait appuyer les soldats maliens », indique à Afrik.com Michel Galy. En outre, « cette escalade peut accélérer le déploiement du contingent de la Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et de l’Union africaine (UA) », précise le spécialiste du Mali.
A la suite de l’appel à l’aide de Dioncounda Traoré, le président malien de la transition, le président français François Hollande s’est exprimé ce vendredi promettant une réponse française dans le cadre de l’ONU.