Dans une interview accordée à RFI, Alassane Ouattara, le président de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) table sur un nouveau déploiement des troupes africaines au Mali d’ici dix jours. Le chef d’Etat ivoirien a par ailleurs assuré que 950 millions de dollars seront alloués en un an pour le compte de la guerre au Mali. Et de prôner le dialogue politique entre le gouvernement malien et toutes les parties impliquées. Trois questions à Philippe Hugon, spécialiste du Mali à l’Iris. Interview.
Dans son entretien avec RFI, Alassane Ouattara a annoncé que plus de 3000 soldats africains sont d’ores et déjà déployés au Mali. Le déploiement du reste du contingent des troupes ouest-africaines devra se faire, selon le président de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), immédiatement, soit 2000-2200 soldats. Avant le déploiement complet dans les plus brefs délais. Philippe Hugon, spécialiste du Mali à l’Iris, explique à Afrik.com le rôle que joueront ces forces africaines.
Afrik.com : Alassane Ouattara table sur un nouveau déploiement des troupes africaines au Mali d’ici dix jours. Cette prévision est-elle plausible ?
Philippe Hugon : Il y a déjà les Nigériens et Burkinabé qui sont déployés. C’est un déploiement qui a été programmé. Ça se fera progressivement pour ensuite s’accélérer conformément aux recommandations de la conférence des donateurs de Addis Abeba (en Ethiopie). Mais, le déploiement complet n’aura pas lieu d’ici dix jours.
Afrik.com : A quoi vont servir ces forces africaines ?
Philippe Hugon : Elles ont plusieurs fonctions. Les forces africaines serviront de forces d’interposition au Sud. Et, au Nord, elles prendront le relais de l’armée française et appuieront l’armée malienne. Par ailleurs, elles devront sécuriser le territoire pour préparer l’organisation des élections qui se tiendront avant juillet 2013. On annonce également, l’arrivée des Casques bleus pour appuyer « les forces africaines qui ne sont pas assez nombreuses ».
Afrik.com : Le président de la Cedeao exhorte le gouvernement malien à dialoguer avec tous ceux qui croient à l’intégrité territoriale du Mali, et au processus démocratique du Mali. C’est possible ?
Philippe Hugon : C’est indispensable. il faut que le gouvernement malien dialogue avec les différents groupes touaregs qui ne sont pas liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Il faut que le Mouvement national de libération de l’Azawad soit dans le coup.