Le désengagement de la MINUSMA au Mali se poursuit, dans le Nord-Est, avec le dernier convoi terrestre de l’ONU qui a quitté la localité de Tessalit.
C’est hier samedi que le dernier convoi terrestre de la Mission de l’ONU au Mali, a quitté la localité de Tessalit. Tous les Casques bleus, de nationalité tchadienne, ont libéré les lieux. Lesquels devraient rapidement se retrouver sous le contrôle des forces armées maliennes. Les Famas étant appuyés dans leur mission par les éléments du groupe paramilitaire russe Wagner.
Les bases de l’ONU de Tessalit et Aguelhoc libérées
Prenant la direction de Gao, ces Casques bleus établis à Tessalit avaient été rejoints par un autre convoi de soldats de la MINUSMA. Des Tchadiens aussi, en provenance d’un autre camp de la mission onusienne au Mali, situé dans la localité d’Aguelhok. A côté de ce camp abandonné de Tessalit se trouve une unité de l’armée malienne, présente sur les lieux depuis 2013. Tout comme leurs homologues tchadiens qui viennent de faire leurs valises.
Après le départ du camp de Tessalit, la MINUSMA devra très prochainement libérer celui de la ville de Kidal. Ce départ des Casques bleus tchadiens a été acté suite à un compromis trouvé, le mercredi, concernant leurs bases à Tessalit, Aguelhoc et Kidal. Le point de discorde concernait l’évacuation du matériel militaire dont faisait usage les soldats tchadiens. Pour l’état-major tchadien, il n’était pas question de laisser l’arsenal derrière.
La résolution 2690 qui acte la fin de la MINUSMA
N’Djamena a avait alors posé ses conditions. « Le retrait de nos hommes et de notre matériel doit avoir lieu en même temps », avait persisté l’état-major tchadien. Ce désengagement été entamé le lundi 16 octobre 2023. Une bonne partie du contingent tchadien de la MINUSMA établi à Tessalit avait déjà été rapatriée, il y a quelques jours. Rapatriement intervenu en début de semaine, par avion.
Si ces deux bases sont convoitées par l’armée malienne, les rebelles du Cadre stratégique permanent (CSP) lorgnent aussi ces installations. C’est le vendredi 30 juin dernier que le Conseil de sécurité de l’ONU avait adopté, à l’unanimité, la résolution 2690. Celle-ci mettait fin au mandat de la MINSUMA (Mission Multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali). Ce, à compter du 1er juillet.
« La MINUSMA semble devenir une partie du problème »
La décision a été prise à la suite d’une demande soumise à l’ONU par les autorités maliennes de transition, le 16 juin 2023. Le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, avait demandé le « retrait sans délai » des Casques bleus. « La MINUSMA semble devenir une partie du problème en alimentant les tensions intercommunautaires exacerbées par des allégations d’une extrême gravité », relevait le diplomate.
Le chef de la diplomatie malienne reprochait à la force onusienne présente au Mali des agissements « fortement préjudiciables à la paix, à la réconciliation et à la cohésion nationale ». Abdoulaye Diop déplorait une situation qui « engendre un sentiment de méfiance des populations maliennes à l’égard de la MINUSMA, et une crise de confiance entre les autorités maliennes et la mission de la paix de l’ONU ».