Mali : les Assises nationales proposent une prolongation de la durée de la transition


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Le président de Transition au Mali, Assimi Goïta
Le président de la Transition au Mali, Assimi Goïta

Les autorités de la Transition au Mali pourraient rester en place pour cinq ans. C’est du moins ce que recommandent les Assises nationales de refondation clôturées jeudi par le Président Assimi Goïta.

Les rideaux sont tombés jeudi sur les Assises nationales de la refondation convoquées par les autorités de la Transition au Mali. La principale recommandation, celle que tout le monde attendait n’a pas raté. Pour les participants, le calendrier électoral initialement communiqué qui prévoyait les élections présidentielle et législatives pour le 27 février 2022 ne saurait être respecté. « Les participants se sont prononcés pour la prorogation de la transition afin de pouvoir réaliser les réformes institutionnelles structurantes et permettre des élections crédibles, équitables et transparentes. Les délais avancés varient de six mois à cinq ans », indique le rapport final des assises lu devant le colonel Assimi Goïta venu en personne assister à la clôture des travaux.

Et le Président de la transition de prendre acte de ces recommandations. « Conformément aux recommandations des Assises nationales, le gouvernement mettra en place un chronogramme visant à assurer à un retour constitutionnel apaisé et sécurisé », a-t-il indiqué, avant de promettre : « C’est donc l’occasion et le lieu de rassurer le peuple malien sur notre engagement et notre détermination quant à la mise en œuvre des résolutions issues de ces Assises souveraines ». Assimi Goïta a également lancé un appel en direction de la CEDEAO qui le pressait de respecter le calendrier électoral. Il a, en effet, invité l’institution sous-régionale à « accompagner davantage le Mali dans la réalisation d’actions en soutenant l’organisation prochaine des élections ».

À la suite de la publication des recommandations des assises, il ressort que la position des acteurs politiques qui avaient manifesté leur opposition à l’initiative n’a pas varié. « Cela ne fait que corroborer nos craintes et nous pensons aujourd’hui que le travail que les autorités de la Transition doivent faire, surtout le président de la Transition, c’est de faire en sorte que nous respections nos engagements », a laissé entendre Amadou Koïta, leader du PS-Yeleen. Puis il ajoute : « Nous devons travailler aujourd’hui pour arrondir les angles avec la CEDEAO et avec l’ensemble de la communauté internationale afin que nous sortions de cette transition. L’objectif d’une transition, c’est la fin de la transition ».

Du côté des proches du régime, on se satisfait pleinement. « Au-delà de tout cela, aujourd’hui, dire que nous pouvons aller aux élections sans un préalable par rapport à la sécurité nationale, je pense que ce serait envoyer les gens certainement dans un carnage qui ne dit pas son nom (…). Compte tenu de l’engouement, ces assises ont donné des résultats satisfaisants », se réjouit Jeamille Bittar, porte-parole du M5 et proche de Choguel Maïga, Premier ministre de la transition.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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