Depuis le 29 novembre, la ville de Léré, située dans la région de Tombouctou, endure un véritable calvaire. Le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaïda, maintient un blocus total, ce qui isole cette localité proche de la Mauritanie.
Cette stratégie d’asphyxie, déjà employée dans d’autres régions du Mali, paralyse l’économie locale et perturbe les déplacements. Elle aggrave ainsi une situation humanitaire déjà critique.
Des conséquences immédiates et inquiétantes
Le blocus provoque des pénuries de produits essentiels tels que le lait, les pâtes et le carburant. Cette situation entraîne une flambée des prix. Les habitants rapportent que les camions de marchandises, incapables d’entrer dans la ville, rebroussent chemin. Les itinéraires alternatifs, notamment via le fleuve depuis Mopti, prolongent les délais et augmentent les coûts, ce qui complique davantage l’approvisionnement.
Parallèlement, les déplacements des populations subissent de fortes perturbations. Les voitures qui relient Léré au sud du Mali doivent emprunter de longs détours par Douentza et Mopti. Les voyageurs sont ainsi exposés à davantage de risques.
Silence des autorités et initiatives limitées
Malgré l’urgence de la situation, les autorités locales et nationales gardent le silence. Cette absence de communication alimente l’inquiétude des populations. Les forces militaires organisent quelques escortes pour sécuriser les convois, mais ces initiatives restent rares et insuffisantes.
Un contexte sécuritaire explosif
Le blocus de Léré illustre l’instabilité croissante dans le nord du Mali. Quelques jours avant l’embargo, les jihadistes avaient détruit le pont de Dabi qui reliant Léré à Niafunké. L’acte a accentué l’isolement de la ville. Cette destruction reflète la stratégie méthodique du JNIM qui vise à affaiblir l’État malien et à semer le chaos.
Sans intervention rapide, les conséquences humanitaires risquent de devenir catastrophiques. Les populations locales, déjà vulnérables, affrontent des pénuries sévères de nourriture et de médicaments. Face à cette crise qui s’aggrave, l’inaction des autorités soulève de vives interrogations.