Les proches de Clément Dembélé, figure majeure de la lutte anticorruption au Mali, n’ont pas pu lui rendre visite depuis son arrestation, vendredi dernier. En fonction des sources interrogées, à savoir ses partisans et les services de sécurité, les conditions de son arrestation varient énormément.
C’est à travers un communiqué que la Plateforme de lutte contre la corruption et le chômage (PCC) a rendu l’information publique. Clément Dembélé, son président, aurait carrément été kidnappé à Bamako par des individus non identifiés. L’opération s’est pourtant déroulée en pleine journée et les ravisseurs étaient à bord de deux véhicules. A cela, un chef des services de sécurité du Mali apporte un démenti formel. Selon ses dires, le président de la Plateforme de lutte contre la corruption et le chômage a été arrêté de manière officielle, selon ses dires. Il ne s’agit donc aucunement d’un enlèvement.
Une affaire qui fait jaser
Selon la même source, Clément Dembélé a appelé à la déstabilisation des institutions de la République. Les partisans du leader, à travers une cellule de crise spécialement créée pour exiger sa libération, ont totalement démenti cette affirmation. Rappelons que Clément Dembélé est très actif sur le terrain dans la lutte contre le chômage et la corruption. Ultra présent sur les réseaux sociaux, il organise par ailleurs assez fréquemment des meetings où il n’hésite pas à s’en prendre au pouvoir malien.
Michel Désert, l’un des membres de la cellule créée pour réclamer la libération professeur, fait remarquer que : « les rumeurs et informations disent qu’on lui reproche en particulier une intervention vendredi. Or, il est clair que dans ce qui est dit dans ce document, il n’y a aucun mot, aucune expression, qui pousse à la révolte ».
Fin avril, Ras Bath, célèbre chroniqueur malien, écorchait quelque peu l’image du professeur Clément Dembélé, évoquant notamment le flou existant autour des contrats obtenus par le leader de la lutte anticorruption au niveau des aéroports du pays. Existerait-il aussi un lien entre ces révélations et la présente arrestation ? Là réside toute la question.