La version » hot » de la danse traditionnelle, le » sabar « , provoque des émeutes dans les rues de Bamako. Les autorités locales ont décidé de l’interdire jusqu’à nouvel ordre.
» Caliente » le » sabar « , dans les rues de Bamako. Les minettes de la commune de Bamako inaugurent une nouvelle version de cette danse traditionnelle d’origine sénégalaise. De sensuelle, celle-ci est devenue carrément torride depuis que les filles ont ajouté aux déhanchements suggestifs… le strip-tease quasi intégral. Quasi, car les belles conservent tout de même une ceinture de perles, dont les tintements achèveraient de faire perdre le sens commun à leurs (nombreux) admirateurs.
» Trop, c’est trop « , éclate Yaya Dolo, conseiller aux affaires administratives et juridiques du district de Bamako pour justifier la décision de son supérieur, le colonel Ismaïla Cissé, d’interdire le » sabar » sur l’ensemble de la capitale malienne. Ajoutant : » Si des filles veulent danser toutes nues, grand bien leur fasse. Mais pas sur la voie publique « .
Admirateurs intenables
De même source, la dernière farandole qui s’est tenue hier se serait soldée » par une tentative de viol et des bagarres entre » admirateurs » surexcités, forces de l’ordre et chefs de quartier qui voulaient y mettre un terme « .
Tout comme la mapouka en Côte d’Ivoire, le » sabar » nouvelle génération est accusé de dénaturer la danse originale. » Appelez ça du strip-tease, pas du sabar « , s’indigne Abdoulaye Diara, fonctionnaire du ministère de la Culture qui s’exprime ici » à titre personnel « .
Les plaintes répétées des » anciens » scandalisés ne sont pas pour rien dans cette levée de boucliers contre la nouvelle mode. » Chez-nous, c’est très important de ne pas les heurter, reconnaît Yaya Dolo. Mais ce n’est pas le motif principal de cet interdit. Imaginez qu’en France, les jeunes se mettent à valser dans le plus simple appareil, quelle sera à votre avis la réaction de la préfecture ? » Sabar-derait ?