Mali : le président du Parti social-démocrate africain (PSDA) rattrapé par ses propos


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Ismaël Sackho, chef du PSDA
Ismaël Sackho, chef du PSDA

Ismaël Sacko, président du PSDA est attendu devant la justice, ce mercredi, dans le cadre d’une procédure de dissolution engagée par le ministère malien de l’Administration territoriale contre son parti. Cette procédure fait suite à des propos tenus, en octobre 2022, par l’opposant sur les ondes de RFI.

Le président du PSDA, un parti de l’opposition malienne, membre de la plateforme « Appel du 20 février pour sauver le Mali », Ismaël Sacko, est convoqué par la justice malienne, ce jour. L’opposant au régime de transition est attendu, à midi, au tribunal de grande instance de la Commune II de Bamako. Cette convocation intervient dans le cadre d’une procédure de dissolution engagée par le ministère de l’Administration territoriale contre ce parti. En effet, les autorités maliennes reprochent à l’opposant d’avoir tenu des propos « insultants à l’endroit des autorités de transition, notamment du Premier ministre par intérim ». Mieux, le gouvernement parle « d’atteinte à l’ordre public et à la souveraineté nationale ».

Les faits remontent au 30 octobre 2022 où Ismaël Sacko, à l’occasion d’une intervention sur RFI, avait déclaré : « Nous avons un gouvernement et un Premier ministre ingrats, imbus… C’est un pleurnichard qui a haussé le ton ». Des propos qui ne passent pas et que rien ne justifie, aux yeux des autorités de transition. Pas même de la part d’un président de parti politique.

Une procédure diversement appréciée

Dans le pays, cette procédure suscite diverses réactions. Si certains estiment que ces propos violent la charte des partis politiques et méritent bien sanction, d’autres dénoncent la démarche du gouvernement, avançant qu’il s’agit d’une tentative de restriction des libertés démocratiques. L’avocat d’Ismaël Sacko, Me Dama Coulibaly, soutient que son client s’est exprimé « en tant que président du parti ». Puis il poursuit : « il a donné son opinion sur les questions nationales et je crois que c’est le rôle d’un chef de parti ».

L’avocat critique, par ailleurs, l’action entreprise par les autorités, arguant que s’il y avait eu « insultes » et « atteinte à l’ordre public », « il aurait fallu, préalablement à tout cela, engager une procédure au pénal contre Monsieur Sacko pour les propos que l’on juge diffamatoires ou insultants ». Et d’enchaîner : « Ce n’est pas le cas, à ma connaissance. Ces propos sont un peu dérangeants pour les tenants du pouvoir, mais c’est son opinion par rapport au débat national et je fais confiance à la justice de mon pays ».

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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