Le Premier ministre malien Modibo Keita s’est rendu, mardi, dans la localité de Gao, la plus grande ville du nord-Mali, pour apaiser les tensions, notamment après la mort de deux présumés poseurs de bombes, lynchés puis brûlés vifs.
C’est avec un drapeau blanc à la main que le Premier ministre Modibo Keïta s’est rendu, ce mardi 10 mars 2015, à Gao. L’objectif apaiser les tensions après que deux jeunes poseurs de bombes présumés aient été lynchés puis brûlés vifs par une foule en colère, samedi. Le chef du gouvernement a rencontré les familles des victimes. Un évènement qui a mis en colère la communauté arabe, d’où les deux victimes sont issues.
Dans son discours, le Premier ministre a tenté de rassembler, rappelant que la couleur de peau n’avait pas d’importance, présentant ses condoléances aux familles éplorées. « Prions Dieu tout puissant pour qu’il nous donne la force de surmonter ces épreuves. Au nom du président de la République, à toutes les institutions, à toutes les familles de Gao, à toutes les familles du Mali, je présente mes condoléances pour la tragédie. Prions pour le repos l’âme des disparus et pour que parents, proches puissent avoir le courage de surmonter cette épreuve », a déclaré le Premier ministre.
Selon lui, « cet évènement est douloureux, mais il doit interpeller le peuple malien dans sa globalité. C’est un peuple uni qui n’a jamais cultivé les armes de la division, ce qui est important, ce n’est pas la couleur de peau mais la sincérité du cœur ». Les tensions sont toujours aussi vives au nord-Mali, où la moindre étincelle pourrait rallumer le feu. Les attentats menés par des groupes armés y sont toujours de mise malgré la présence des forces françaises et de l’ONU.
Mais l’attentat de Bamako, samedi, qui a tué cinq personnes, montre que même la capitale n’est pas épargnée de la menace terroriste, alors que jusqu’à présent, le dispositif sécuritaire avait surtout été renforcé dans le nord du pays depuis que les groupes terroristes ont envahi la région.