La France quitte le Mali. C’est désormais un secret de polichinelle. Du côté de Bamako, on se réjouit de cette décision voulue, souhaitée depuis des mois. Là-dessus, Jeamille Bittar, le porte-parole du M5-RFP ne mâche pas ses mots.
Depuis hier jeudi, l’information est officielle. La France et ses alliés ont annoncé un « retrait coordonné » du Mali, dans un processus qui durera 4 à 6 mois. Sur place à Bamako, la nouvelle a été très bien accueillie. Jeamille Bittar, le porte-parole du M5-RFP, mouvement dont est issu l’actuel Premier ministre, Choguel Maïga, s’est confié à RFI. Parlant de ce retrait, Jeamille Bittar déclare d’entrée de jeu : « C’est une très bonne nouvelle, parce que c’était le souhait, le vœu de la population malienne ». Cependant, il nuance ses propos : « Ce n’est pas un sentiment anti-français, mais surtout un sentiment anti-politique française. Le peuple français demeure un peuple ami, un peuple frère de la population malienne ».
Pour Jeamille Bittar, loin de constituer une surprise pour les autorités maliennes, ce départ des troupes françaises et alliées était souhaité, voulu par Bamako. « C’était souhaité, c’était prévisible, parce que l’atmosphère était polluée. Les forces françaises n’étaient pas là pour résoudre les questions de sécurité, mais pour des raisons inavouées. Et c’est ceci qui était mis pratiquement à jour ». Sur la question du bilan des neuf ans de présence militaire française, Jeamille Bittar est très clair : c’est « carrément un échec. Je l’ai dit à plusieurs reprises. Et même au niveau de certains politiques français, ils ont eu à l’affirmer ces derniers jours comme quoi, c’était un échec. C’est un échec parce qu’il n’y a pas de résultats ».
Et de poursuivre : « Vous savez, quand un système ne marche pas, on revoie le système. Et ils l’ont revu ; c’est ce qui a fait passer de Barkhane à Takuba. Maintenant, nous voyons que ce sont les mêmes résultats qui se pointent à l’horizon ». Pour la suite, le porte-parole du M5-RFP estime que le Mali doit d’abord compter sur son armée, mais n’exclut pas la collaboration avec des troupes étrangères. « Notre premier choix, c’est que notre armée soit en mesure d’assurer la sécurité des Maliens. C’est ça le plus important. Maintenant, le choix des partenaires, que ce soit les Russes, que ce soit d’autres, l’essentiel pour nous, c’est qu’il y ait les résultats ».