Mali : le MNLA lâche du lest avec Bamako


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Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) qui avait jusqu’ici toujours refusé l’organisation d’élections dans le pays accepte désormais la tenue d’une présidentielle en juillet mais refuse toujours que l’armée malienne pénètre dans Kidal, localité du nord-Mali qu’il contrôle toujours.

Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), qui campait jusqu’ici sur ses positions, en refusant l’organisation d’élections dans le pays, est revenu sur sa décision. Selon un de ses responsables, Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, le MNLA qui réclame l’autonomie de la région du nord-Mali, accepte que la présidentielle prévue en juillet se tienne. Auparavant, la rébellion avait exigé que Bamako réponde à ses revendications avant la tenue du scrutin, arguant que le pays n’était pas encore prêt pour cela.

Changement de cap

Ce changement de position de la rébellion a été annoncé à Ougadougou, où le responsable aux relations extérieures du MNLA, Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, a rencontré le chef de la diplomatie burkinabè Djibrill Bassolé. Le Burkina Faso mène la médiation depuis le début de la crise malienne au nom de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). « Nous avons rencontré le ministre Bassolé pour l’informer que la commission de négociations du MNLA est en ce moment réunie à Ouagadougou et souhaiterait à la fin de ses travaux remettre officiellement son rapport au médiateur de la Cédéao », a indiqué Ibrahim Ag Mohamed Assaleh. « Nous lui avons aussi dit que nous souhaitons que la date du 28 juillet fixée par le président malien de transition Dioncounda Traoré pour la tenue de l’élection présidentielle soit honorée par les deux parties, c’est-à-dire le MNLA et les autorités de Bamako », a-t-il poursuivi.

Points de discordes

En revanche, le mouvement refuse toujours que l’armée malienne pénètre dans Kidal, une des localités du nord-Mali, qui est toujours sous son contrôle. Et le message de la rébellion adressé à Bamako sur la question est un peu plus clair : « Nous proposons que la sécurité des élections soit assurée par les troupes des Nations-unies, pas seulement à Kidal mais dans tout l’Azawad, parce qu’aucun citoyen azawadien ne peut aller élire le futur président du Mali sous la protection de l’armée terroriste du Mali ».

Depuis le début de la crise du Mali, le mouvement armé accuse l’armée malienne d’exactions contre les Touaregs mais aussi tous ceux qui ont la peau claire dans le pays. De son côté, Bamako, qui s’est dit prêt à négocier avec le MNLA, fait la sourde oreille face à ces allégations. Même si chacune des deux parties a lâché du lest, les tensions sont toujours vives. Et il reste encore des points de discordes à résoudre. Comme la question du désarmement du MNLA. Requête de Bamako dont le mouvement refuse d’entendre parler.

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