Mali : le gouvernement mobilise 200 milliards de francs CFA pour réduire la dette intérieure


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Alousséini Sanou, ministre de l'Economie et des Finances du Mali
Alousséini Sanou, ministre de l'Economie et des Finances du Mali

Le gouvernement malien veut éponger une partie de l’énorme dette intérieure qu’il a contractée. Deux cents milliards de francs CFA ont été débloqués à cet effet. Une décision déjà saluée par l’ancien Premier ministre, Moussa Mara.

Une partie des créanciers intérieurs de l’État malien pourra respirer un peu. C’est une conséquence de la décision prise ce wee-kend par l’Exécutif malien qui a débloqué la somme de 200 milliards de francs CFA pour réduire la dette intérieure. « Un programme d’apurement de la dette intérieure de 200 milliards de francs CFA a été décidé par l’État du Mali.  À partir du lundi, le paiement des mandats en souffrance va commencer et il va concerner tous les secteurs d’activités », a indiqué le communiqué du ministère de l’Économie et des Finances.

Une dette évaluée à plus de 3 000 milliards de francs CFA

La dette intérieure de l’État malien est chiffrée à plus de 3 000 milliards de francs CFA. Une accumulation qui se justifie selon le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséini Sanou. Ce dernier a expliqué que la crise sécuritaire au nord du pays a généré des dépenses supplémentaires auxquelles l’État a dû faire face, occasionnant le retard dans le règlement des créances intérieures. Par ailleurs, le ministre a insisté sur la situation économique difficile du Mali qui, depuis 2020, « n’a bénéficié d’aucun appui budgétaire de l’extérieur ». À l’en croire, le pays fonctionne « avec les recettes internes mobilisées par la douane, les impôts et le domaine. Le financement de l’économie par les banques nationales, la banque centrale est drastiquement réduit ». Alousséini Sanou a profité de l’occasion pour saluer la résilience des opérateurs économiques face à ce retard de paiement qui les met en difficulté.

Moussa Mara apprécie une initiative salutaire

Conscient des difficultés économiques et financières des entreprises du pays, l’ancien Premier ministre, Moussa Mara, salue l’initiative du gouvernement. « Son remboursement, au moins partiel, permettra aux entreprises, aux banques et même à l’État de bénéficier de ressources utiles », soutient-il. Toutefois, il appelle le Trésor public malien à faire preuve de transparence dans le règlement de ces dettes en accordant la priorité aux entreprises créancières les plus fragiles donc les plus exposées aux difficultés financières.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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