Le chargé d’Affaires de la délégation de l’Union Européenne au Mali a reçu, lundi, une convocation du ministère des Affaires étrangères. Les autorités maliennes ont tenu à lui notifier leur désapprobation des propos tenus récemment par le président du Conseil européen, Charles Michel, au sujet de leur pays.
Au Mali, les propos tenus récemment par le président du Conseil européen, Charles Michel, au cours d’une interview ne passent pas. « Au cours d’un entretien avec la presse, le président du Conseil européen a accusé les autorités maliennes d’avoir rompu les relations avec les partenaires européens, avant d’établir un constat de la situation politique et sécuritaire du Mali », lit-on dans un communiqué publié par le ministère malien des Affaires étrangères.
Pour la partie malienne, ces « propos inamicaux, erronés et agressifs » sont intolérables. C’est la raison pour laquelle, Pascal Perennec, chargé d’Affaires de la délégation de l’Union Européenne au Mali a été convoqué, lundi, par les autorités maliennes. Ces dernières ont tenu à lui exprimer « les vives protestations du gouvernement de la République du Mali ».
Pour le Mali, il n’est pas admissible que de telles déclarations « contraires aux règles diplomatiques et au principe élémentaire de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un État souverain » proviennent d’un haut responsable européen.
Le Mali donne sa version des faits
La partie malienne ne se reproche rien dans la dégradation de ses relations avec certains pays européens. Pour elle, c’est plutôt dans le camp des partenaires qu’il faut chercher la source du problème. « Certains partenaires européens ont librement décidé, unilatéralement et sans concertation préalable avec le Mali, de mettre un terme à leur coopération bilatérale », précise le communiqué. Sans la nommer, le communiqué fait allusion à la France. En effet, en juin 2021, le Président français, sans consultation avec la partie malienne, a décidé de mettre fin à l’opération Barkhane déployée au Sahel depuis 2014.
Les autorités maliennes avaient mal pris cette décision. Elles ont alors fait l’option de se tourner vers d’autres partenaires. Notamment la Russie, dans la lutte contre le djihadisme. Un fléau qui sévit dans le pays depuis 2012. Il faut souligner que Bamako ne rate non plus aucune occasion pour rappeler à certains États européens, membres de l’OTAN, leur « responsabilité historique » dans le drame qui se joue au Sahel. Et qui n’a son origine que dans « l’intervention unilatérale » de cette organisation en Libye, en 2011.
En conclusion, le ministère des Affaires étrangères « lance un appel à la raison, au sens de la mesure et à l’arrêt de la campagne de désinformation contre le Mali ».