Le gouvernement de transition qui dirige le Mali depuis le coup d’État de mai 2021 vient de se doter d’une nouvelle Charte en remplacement de celle du 1er octobre 2020 élaborée après le putsch d’août 2020. Cette nouvelle Charte ne tranche pour l’instant pas la question de la date des élections.
Ce lundi 21 février, le Conseil national de transition (CNT), organe tenant lieu de Parlement au Mali, a adopté une nouvelle Charte de transition qui vient se substituer à celle d’octobre 2020. La nouvelle Charte a été adoptée par la totalité des membres du CNT (120 voix sur 120, zéro abstention). Au nombre des nouveautés introduites par cette Charte, il y a l’augmentation du nombre de parlementaires qui passe de 121 à 147 ; la suppression du poste de Vice-président initialement occupé par Assimi Goïta.
La Charte stipule également que l’actuel président de la Transition ne saurait se présenter aux prochaines élections législatives et présidentielle dont la date reste à déterminer. En effet, la Charte reste totalement muette sur la date des rendez-vous électoraux à venir, mais indique que la durée de la transition sera conforme aux aspirations du peuple traduites à l’occasion des consultations nationales en décembre dernier.
Alors que la première Charte prévoyait l’organisation d’élections, le 27 février, aux termes d’une transition de 18 mois, les Assises nationales organisées par la junte dirigée par Assimi Goïta avaient préconisé la prolongation du mandat de la transition sur une durée de six mois à cinq ans. Ce qui avait entraîné le courroux des dirigeants de la CEDEAO et de l’UEMOA vis-à-vis du Mali, qui ont pris de lourdes sanctions contre ce pays, depuis le 9 janvier 2022.
La nouvelle Charte est-elle en train d’entériner la proposition d’une organisation des élections dans cinq ans ? En réalité, la question est, pour l’instant, loin d’être tranchée.