La mort subite de l’homme qui a tenté d’attenter à la vie du colonel Assimi Goïta soulève de nouvelles questions qui s’ajoutent à celles déjà en suspens depuis le 20 juillet 2021.
La tentative d’assassinat au couteau dont a été victime le colonel Assimi Goïta, Président de la transition au Mali, déjà lourde de mystères, suscitait des questions qui jusque-là, sont sans réponse. Si plusieurs hypothèses pouvaient être émises, la seule avancée notée dans l’enquête sur cette tentative d’assassinat, c’est que contrairement aux propos d’Assimi Goïta qui avait pensé à une action isolée, ce n’était pas réellement le cas. « Les premières informations recueillies indiquent qu’il ne s’agissait pas d’un élément isolé », a, en effet, fait observer le gouvernement.
Le suspect, qui était aux mains des autorités, était un élément clé dans la poursuite de l’enquête. Mais subitement, le gouvernement malien annonce sa mort, ce dimanche. « Au cours des investigations […], son état de santé s’est dégradé. Admis au CHU Gabriel Touré, puis au CHU du Point G, il est malheureusement décédé, a simplement indiqué le gouvernement malien via un communiqué diffusé sur la télévision nationale. Aucun détail n’a été donné sur les conditions dans lesquelles ce décès est survenu ni sur ses causes. Le communiqué gouvernemental s’est contenté de préciser qu’« une autopsie a été immédiatement ordonnée pour déterminer les causes de ce décès ».
Et alors les questions se bousculent dans les esprits, surtout que l’identité de l’homme n’a jamais été révélée, pas plus que son lieu de détention, et qu’il n’aurait pas été présenté aux autorités judiciaires. De quoi est réellement mort cet homme ? De sévices et de tortures ? Qui avait intérêt à ce qu’il se taise à jamais ?
La CNDH demande une enquête
Pour la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH), il urge d’ouvrir une enquête pour connaître les réelles causes du décès de cet homme qui est mort en détention. « C’est toujours inquiétant une mort en détention. Cela corrobore vraiment nos préoccupations depuis un certain moment. Dans nos différents rapports, nous évoquons les cas de violation des droits des détenus : en plus de la surpopulation carcérale, il y a des traitements inhumains et dégradants pour ne pas parler des tortures au niveau de certains centres de détention », indique le président de la Commission, Aguibou Bouaré.
Même s’il a annoncé une autopsie qui doit révéler les causes de la mort de l’agresseur d’Assimi Goïta, le gouvernement malien a d’ores et déjà indiqué que ce décès ne saurait entraver l’enquête en cours sur la tentative d’assassinat du chef de l’État malien, puisque certains éléments importants avaient déjà été recueillis.