Plusieurs régions du centre du Mali sont la cible d’attaques avec d’importantes pertes en vies humaines, dans le rang des civils. Quelle est donc l’utilité des troupes onusiennes sous la bannière de la MINUSMA sur le territoire malien ? Voilà ce que se demande l’opinion publique.
L’absence des forces onusiennes a longtemps fait jaser depuis que les massacres ont commencé dans les environs de Mopti. Le gouvernement a ensuite bénéficié d’un déploiement des cfasques bleus dans le centre, conformément au PSIRC (Plan de sécurisation intégrée des régions du Centre) à travers la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Les rapports ne sont pas au beau fixe entre le MINUSMA et les populations. Pour ces dernières, ladite mission ne fait rien. Une forte mobilisation de civils en colère, à Bandiagara, a empêché le passage d’une patrouille de la MINUSMA en début d’année.
Une présence jugée inutile
Cet incident a été fortement relayé sur les réseaux sociaux, mettant en avant des jeunes qui exprimaient leur colère contre la mission onusienne. Pour eux, cette dernière ne les protège pas et ils n’ont pas manqué de l’exprimer : « On ne veut plus de la présence de la MINUSMA dans notre localité. Les gens sont tués malgré la présence de cette force ».
Le rôle de la MINUSMA enfin expliqué
Face aux confusions entourant le réel rôle de la force onusienne, Fatou Dieng Thiam, responsable du bureau de Mopti, a tenu à apporter quelques clarification : « La MINUSMA n’est pas là pour remplacer les autorités locales. Ce n’est pas elle qui va poursuivre les voleurs de bétails. Ce n’est pas dans notre mandat. Nous ne sommes pas là pour nous battre, mais pour faire en sorte qu’il y ait un environnement sécurisé ». A ceci, il convient d’ajouter que seuls les flagrants délits (extrêmement rares à Mopti) et les cas de légitime défense peuvent justifier le recours à la force par les troupes onusiennes.
Le mandat de la MINUSMA a été renouvelé pour une année supplémentaire par le Conseil de sécurité de l’ONU, en juin dernier. La protection des civils dans le centre du Mali est devenue la seconde priorité de la mission, par vote de la résolution 2 480 après la mise en œuvre des accords de paix d’Alger. Pour autant, cela ne risque pas de sécuriser pleinement la population. Les 79 000km2 de Mopti ne sont couverts que par 3 000 soldats de l’ONU. C’est bien trop peu pour espérer atteindre les objectifs. Pour les Maliens, la fin du calvaire n’est donc pas vraiment imminente.