La junte militaire au pouvoir au Mali a tenu une conférence de presse au cours de laquelle elle a clairement affiché sa position favorable à la désignation d’un Président militaire pour conduire la transition. Contre l’avis de la CEDEAO qui exige un Président et un Premier ministre civils. Un bras de fer est-il à craindre ?
De retour d’Accra où elle a pris part au mini-sommet des chefs d’Etat de la CEDEAO, la junte militaire malienne a tenu, hier, mercredi 16 septembre, une conférence de presse pour donner quelques clarifications sur sa position par rapport aux exigences de la CEDEAO. Cette position apparaît sans ambiguïté dans ce tweet :
Actualité CNSP | #ConférencedePresse
— CNSP Officiel (@CNSP20) September 16, 2020
<< Nous avons dit clairement à la CEDEAO que nous sommes au service du peuple. Dans la mesure où la majorité a parlé d'une transition militaire, nous avons suggéré qu'on puisse aller dans ce sens. >>
Colonel-Major Ismael Wague pic.twitter.com/CZOuwQYj11
Et le colonel-major, Ismaël Wagué, porte-parole du CNSP, de préciser : « En ce qui concerne les sanctions, on verra ce qui va être décidé pour le maintien ou pas d’un Président civil ou militaire. Toutes les options sont sur la table. La position de la CEDEAO est intégrée ».
Parlant de sanctions, la CEDEAO est prête à aller jusqu’au bout, et les militaires le savent bien : « Ils ont dit que leurs conditions ne sont pas négociables. Et que si on insiste, ils sont en mesure de faire un embargo total », laisse entendre le porte-parole.
Conscients également, et ce, depuis le début, que de telles sanctions sont susceptibles de faire très mal au Mali. C’est pourquoi, tout en faisant apparaître leur position, les militaires n’affichent pour l’instant pas une position tranchée, puisqu’ils indiquent que toutes les options sont sur la table.
Dans tous les cas, le dialogue n’est pas rompu avec la CEDEAO dont le médiateur, Goodluck Jonathan, est encore attendu à Bamako la semaine prochaine.