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Face à l’insécurité croissante sur les routes du Mali, les transporteurs de Gao entament une grève illimitée après l’attaque meurtrière de Kobé. Exaspérés par l’inefficacité des escortes militaires, ils réclament des mesures de sécurité renforcées.
L’attaque meurtrière de Kobé, survenue le 7 février, a ravivé les inquiétudes concernant la sécurité sur les routes maliennes. En réponse à ce drame, les transporteurs de Gao ont décrété une grève à durée indéterminée, paralysant les déplacements sur cet axe crucial. Exaspérés par l’inefficacité des escortes militaires et en quête de mesures de sécurité renforcées, ils mettent en lumière la complexité de la lutte contre le terrorisme au Sahel.
Une attaque qui soulève des interrogations
L’attaque de Kobé s’est révélée particulièrement meurtrière. Des jihadistes de l’État islamique au Sahel (EIS) ont pris pour cible un convoi escorté par l’armée malienne et ses supplétifs du groupe Wagner. Le bilan officiel fait état de 25 civils tués et 13 blessés, mais des sources locales rapportent un nombre bien plus élevé de pertes, incluant plusieurs dizaines de militaires et de nombreux véhicules détruits. Cette attaque rappelle celle du bateau Tombouctou, menée selon des méthodes similaires.
Des transporteurs en colère contre les escortes militaires
Face à l’escalade de la violence, les transporteurs de Gao refusent désormais d’intégrer les convois militaires. Ils dénoncent des escortes inefficaces et dangereuses, les transformant en cibles privilégiées des jihadistes. Ces derniers perçoivent les transporteurs accompagnés par l’armée comme des complices des forces gouvernementales. De nombreux chauffeurs préfèrent circuler sans escorte et réclament plutôt une augmentation des checkpoints et des patrouilles sur les axes stratégiques reliant Gao, Ansongo et Labbezanga.
Une grève aux lourdes conséquences
Depuis le début de la grève, des centaines de voyageurs, dont certains en provenance du Niger, se retrouvent bloqués à Ansongo. Désemparés, ils dénoncent l’absence de solutions alternatives et la difficulté d’accès aux ressources de base, notamment la nourriture. Cette paralysie du transport compromet également l’approvisionnement de la région et risque d’aggraver la crise humanitaire qui frappe déjà le nord du Mali.
Le renseignement, clé de la sécurité selon les experts
Le spécialiste des questions sécuritaires, Dr Ahmadou Touré, estime que la lutte contre le terrorisme ne peut se limiter à l’escorte des convois civils. Il plaide pour un renforcement du renseignement et une coopération accrue entre la population et les forces de sécurité afin d’anticiper les attaques. Selon lui, la montée en puissance des Forces armées maliennes (FAMa) pousse les groupes radicaux à adapter leurs stratégies en multipliant les attaques ciblées contre les civils.