Depuis l’adoption par l’ONU de la résolution 2071, la guerre au Nord-Mali prend chaque jour un peu plus forme. La France, qui soutiendra logistiquement l’armée malienne, reprend ainsi sa coopération militaire avec le Mali.
La France et le Mali s’organisent. L’ONU a adopté, le vendredi 12 octobre, la résolution 2071 autorisant les autorités maliennes et ouest-africaines à fixer les modalités d’un déploiement militaire contre les islamistes. Depuis, les choses se sont accélérées. Bamako, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et l’Union Africaine (UA) se sont réunis, vendredi 19 octobre, pour mettre en forme un dispositif armé opérationnel, en vue d’une intervention militaire au Nord-Mali. La France, quant à elle, vient de réactiver sa coopération militaire avec le Mali.
« En ce qui concerne la question militaire, le gouvernement français a marqué sa disponibilité à coopérer avec le Mali dans ce domaine », a déclaré Jean Félix-Paganon, envoyé spécial de la France au Sahel, avant son départ de Bamako ce dimanche 21 octobre, rapporte LePoint.fr. La France avait décidé de rompre sa coopération militaire avec le Mali, à la suite du coup d’Etat du 22 mars 2012, orchestré par le Capitaine Sanogo, qui a renversé le président Amadou Toumani Touré (ATT).
La France et le Mali, main dans la main
La tension est montée d’un cran ce week-end au Mali. Des centaines de jihadistes, en provenance du Soudan et Sahara occidental, ont débarqué au Nord-Mali pour épauler les islamistes, affiliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui contrôlent la zone depuis plus de six mois maintenant. Une information confirmée par Habib Ould Issouf, l’un des dirigeants du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) à Gao, mais démentie par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).
L’ONU a laissé 45 jours, à compter du vendredi 12 octobre, aux autorités maliennes et ouest-africaines pour présenter un dispositif armé opérationnel en vue d’une intervention militaire au Nord-Mali. Dans un entretien accordé à France 2, mardi 16 octobre, Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense, a réitéré l’imminence d’une intervention militaire au Nord-Mali qui, selon lui, est une « question de quelques semaines ». Et de confirmer : « La France soutient, explique, aide à la planification, forme, apporte logistiquement ce qu’il convient d’apporter », précisant qu’« il n’y aura pas de troupes (françaises) au sol ». Jean-Yves Le Drian s’est refusé, cependant, de presser les Nations unies : « Il y a la décision des Nations unies qu’il importe de respecter », avait-il prévenu.
La France, qui soutiendra donc logistiquement l’armée malienne, se met ainsi en ordre de bataille, en reprenant sa coopération militaire avec le Mali.