La France a décidé de freiner le processus de retrait des soldats français engagés depuis janvier dans la guerre au Mali. Au départ, il était prévu que 2000 militaires de l’armée française restent dans le pays au 1er juillet 2013, ils oscilleront désormais entre 3000 et 3500. Le but est d’assurer, selon l’état-major français, la sécurité de la tenue de l’élection présidentielle prévue pour les 28 juillet et 11 août.
Changement de programme dans le processus de retrait des troupes françaises au Mali. Afin de préparer aux mieux l’élection présidentielle, l’armée française a alors décidé de maintenir un « effectif conséquent » au Mali. « Initialement, l’armée française avait prévu de ne plus compter que 2000 hommes au Mali à partir du 1er juillet. Ils devraient finalement être entre 3 000 et 3 500 », rapporte LeFigaro.fr citant un porte-parole de l’état-major français à Bamako.
Selon la chaîne de télévision I-télé, cette nouvelle donne fait, en outre, suite à la situation sécuritaire à Kidal, toujours aux mains du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et d’autres groupes armés ; ainsi qu’à l’éparpillement des terroristes qui ne se trouvent plus dans les montagnes du Nord-Mali.
La bataille de Kidal
Dans un rapport se basant sur une mission de quatre semaines au Nord-Mali, Amnesty international accuse, en effet, les militaires maliens d’avoir perpétré des exécutions contre les Touaregs et Arabes désarmés. Alors que le gouvernement malien dénonce, de son côté, l’« épuration raciale » commise, selon lui, par le MNLA envers les populations noires.
Malgré la médiation burkinabé, menée par le président Blaise Campaoré et son ministre des Affaires étrangères Djibrill Bassolé, qui s’est rendu mercredi à Bamako, le gouvernement malien, le MNLA et le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) n’ont toujours pas signé le protocole de paix qui prévoit le retour de l’armée malienne dans la troisième région administrative du Nord-Mali. Le MNLA et le HCUA se disent prêts à signer le texte si l’armée malienne s’engage à mettre fin aux bavures et aux exactions perpétrées contre les populations touaregs et arabes.
L’organisation de l’élection présidentielle en juillet et la situation sécuritaire à Kidal sont, donc, les deux raisons qui poussent l’armée française à maintenir entre 3000 et 3500 hommes engagés dans l’opération Serval. L’agenda de retrait, promis par le président français François Hollande, ne sera alors pas respecté puisqu’il était prévu de ramener le nombre de contingents déployés au Mali à 2000 en Juillet.