Les crimes de guerre et exactions commis au Mali ne resteront pas impunis. Le Procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI), Mme Fatou Bensouda a officiellement ouvert mercredi une enquête sur les crimes de guerre présumés commis sur le territoire du Mali depuis janvier 2012, date de l’éclatement de la rébellion touarègue du Mouvement nationale de libération de l’Azawad (MNLA).
(De notre correspondant)
La justice internationale a décidé de jouer son rôle en soutenant les efforts communs de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), de l’Union africaine (UA), de la France et de la communauté internationale dans son ensemble pour mettre un terme à la violence et rétablir la paix au Mali. Pour ce faire la Cour Pénale Internationale (CPI) va enquêter sur les crimes internationaux commis au Mali. Des crimes qui ont profondément heurté la conscience humaine. Selon Fatou Bensouda, divers groupes armés ont semé la terreur et infligé des souffrances à la population par tout un éventail d’actes d’une extrême violence à tous les stades du conflit. « Je suis parvenue à la conclusion que certains de ces actes de brutalité et de destruction pourraient constituer des crimes de guerre au regard du statut de Rome », a déclaré le Procureur de la Cour, dans un communiqué.
Meurtres, mutilations et viols
Pour le procureur Bensouda, des meurtres, des mutilations, des exécutions sommaires, des pillages et des viols, constitutifs de crimes de guerre, ont été commis sur le territoire du Mali depuis janvier 2012. Et les chiffres sont alarmants. En effet, le nombre de meurtres a atteint son plus haut niveau en janvier 2012 avec l’exécution présumée de 70 à 153 détenus. Des pillages et jusqu’à 90 cas de viol ou tentatives de viol ont été signalés fin mars.
Cette décision de la CPI d’enquêter au Mali intervient dans un contexte de guerre. Les soldats maliens appuyés par la France ont lancé depuis une semaine une offensive contre les terroristes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et leurs alliés qui occupent le Nord et une partie du centre du Mali. Des groupes armés qui utilisent aujourd’hui comme bouclier humain la population de la petite localité de Diabaly, à 400 km au Nord de Bamako. Les combattants armés d Aqmi, de Boko Harem, du Mujao et d’Ansar dine se fondent dans la foule. Ce qui rend difficile toute opération militaire.