Après des années d’une reconstruction exemplaire des mausolées de Tombouctou, un euro symbolique a été remis aux victimes : l’État malien et la communauté internationale tout entière, représentée par l’UNESCO. Les dégâts sont estimés à 2,7 millions d’euros (environ 1,8 milliard FCFA).
Lors d’une cérémonie, hier mardi, à Bamako, un euro symbolique a été remis à l’État malien et à la communauté internationale pour la destruction des mausolées des saints musulmans de Tombouctou par les terroristes, en 2012. Cet euro est « un symbole incommensurable du tort que nous avons tous subi et de notre volonté de dire Plus jamais ça ! », a déclaré Mama Koïté Doumbia, présidente du Fonds au profit des victimes, organe indépendant mis en place par le statut de Rome, traité fondateur de la CPI.
Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, des mausolées des saints musulmans de Tombouctou, avaient été détruits par les terroristes d’Ansar Dine irrités par les cultes dans ces sanctuaires, qu’ils considéraient comme contraires à leurs principes. « Ce qui a été détruit dans cette partie du monde, dans la belle ville de Tombouctou, ce ne sont pas des cailloux ou des pierres qui ont été démolis, mais un véritable patrimoine mondial qui fait partie de notre identité commune », a expliqué Fatou Bensouda, procureure de la Cour Pénale Internationale (CPI).
En revanche, la vingtaine de mausolées islamiques de Tombouctou ont été reconstruits à l’identique, entre mars 2014 et juillet 2015. « Grâce à vous tous, les mausolées sont désormais debout et les manuscrits conservés en des lieux sûrs, pour une exploitation scientifique au profit de l’humanité », a indiqué Qu Xing, Directeur général adjoint de l’UNESCO.
En 2016, la Cour Pénale Internationale a condamné Ahmad al Faqi al Mahdi, à 9 ans de prison, pour avoir dirigé la destruction des mausolées de la Cité des 333 saints. L’homme de 46 ans était à l’époque membre d’Ansar Dine, l’un des groupes terroristes liés à Al-Qaïda qui ont contrôlé le Nord du Mali, pendant environ 10 mois, en 2012, avant d’être en grande partie chassés par une intervention internationale déclenchée en janvier 2013 par la France.
Par ailleurs, le procès d’Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud, considéré comme le commissaire de la police islamique à Tombouctou, s’est ouvert devant la CPI en juillet 2020. Il est poursuivi pour avoir lui aussi participé à la destruction de mausolées à Tombouctou et pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, viols et esclavage sexuel commis dans le contexte de mariages forcés.