Les discussions se poursuivent concernant l’intervention militaire au Mali. Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est dit prêt à étudier la demande de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) qui a réclamé une aide pour envoyer des troupes dans le pays.
Plus aucun chef d’Etat ouest-africain ne dort sur ses deux oreilles. La question de l’intervention militaire au Mali est sur toutes les lèvres. La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et l’Union africaine envisagent de déployer une force au Mali. Pour mener l’opération, ils ont réclamé l’aide du Conseil de sécurité de l’ONU. Réunis ce lundi, les membres de l’institution se sont dits « prêts à étudier la requête de la Cedeao une fois que des informations supplémentaires leur auront été fournies quant aux objectifs, aux moyens et aux modalités du déploiement envisagé ». Plusieurs pays tels que le Sénégal, le Niger et le Nigeria ont promis de participer à l’action militaire si toutefois elle a lieu.
Une force composée de 3 000 hommes
La France est optimiste, estimant que la requête de la Cedeao pourrait être acceptée. « Après une phase de piétinement pendant le week-end, les choses sont en train de décanter très vite », a déclaré lors d’un point de presse, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero. Selon lui, « les choses devraient aboutir rapidement à une décision du Conseil de sécurité qui avaliserait une opération militaire de l’Union africaine et de la Cedeao ». Cette force qui serait composée de 3 000 hommes aurait pour mission de rétablir l’intégrité territoriale du Mali, coupé en deux depuis mars. Ançar Dine, le groupe islamiste qui veut faire appliquer la charia sur le territoire du Nord-Mali, et le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) occupent le Nord depuis qu’Amadou Toumani Touré a été renversé par le capitaine Amadou Sanogo.
La solution militaire ou diplomatique ?
Alors que l’intervention militaire est envisagée, Ançar Dine a accepté lundi de négocier avec Blaise Compaoré. Le chef d’Etat burkinabè conduit ainsi la médiation entre Bamako et le Nord. Les médiateurs ont pour leur part exigé que le groupe clarifie ses positions vis-à-vis d’Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). En clair, il doit rompre ses relations avec le groupe terroriste, auteur de multiples enlèvements d’occidentaux.
Pour le ministre des Affaires étrangères burkinabè, Ançar Dine doit inscrire « son action dans la revendication touarègue, (…) bien sûr à l’exclusion de toute alliance opérationnelle avec des groupes terroristes ». Selon lui, « nous avons aujourd’hui le devoir de clarifier les choses. En tout état de cause, nous avons le devoir de nous acheminer tous ensemble vers une solution globale négociée de paix ». Reste maintenant à savoir quelle solution sera adoptée pour résoudre la crise : militaire ou diplomatique ?
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